Les médecins libéraux sont en grève ce mardi 14 février, avec des cabinets fermés partout en France et une manifestation à Paris. La profession continue à faire pression pour obtenir de meilleurs tarifs et bloquer une réforme qui facilite l'accès à d'autres soignants.
En ce jour de la Saint Valentin, les médecins sont en grève, en fermant leur cabinet pour la journée, ou dans la rue à Paris. Plusieurs milliers de praticiens ont répondu au rendez-vous et se sont rassemblés en début d'après-midi près du ministère de la Santé. Avec de nombreuses banderoles et des bus d'où s'enchaînent chants protestataires et musiques, le cortège a réuni de nombreux médecins en colère, a pu constater « le Quotidien ».
Première cause de leur mécontentement : la proposition de l'assurance-maladie d'augmenter le tarif de la consultation de seulement 1,50 euro, le faisant ainsi passer de 25 à 26,50 euros. Une proposition vue comme « indécente » et « humiliante », par la profession, dont la revendication originelle était un C à 50 euros.
Second point d'exaspération : la loi RIST, déjà adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Un texte qui prévoit notamment un élargissement de certaines missions aux pharmaciens, comme le renouvellement durant trois mois (mois par mois) les ordonnances de traitements chroniques qui seraient expirées. Mais qui ouvre aussi l'accès direct à certains professionnels de santé comme les orthophonistes ou les kinésithérapeutes, sans passer par la case du rendez-vous avec le généraliste.
Après une première grève début décembre qui avait entraîné une baisse de 30 % de l'activité dans les cabinets de médecine générale, les médecins sont donc revenus à la charge. Cette fois, toute la profession est de la partie, avec la présence d'au moins 11 délégations syndicales* ainsi que des hospitaliers solidaires. Fait exceptionnel, même l'Ordre des médecins a appelé à la grève et annoncé sa participation à la manifestation. De plus, SOS Médecins a appelé ses 1 300 adhérents à cesser le travail pendant 24 heures à partir de ce matin.
De son côté, l'assurance-maladie, a affirmé sa volonté de trouver un accord : « Nous irons plus loin à la fois dans le contenu et les niveaux de la nomenclature que nous proposons », a ainsi déclaré, le 9 février, Thomas Fatôme, directeur général de la CNAM. Il avait également souligné que la revalorisation transversale de 1,50 euro pour toutes les consultations représentait en année pleine un coût de 500 millions d'euros pour la CNAM, et une augmentation de 7 000 euros pour les généralistes.
*Jeunes médecins, MG France, UFML, FMF, Reagjir, lsnar-IMG, Isni, Avenir Spé-Le Bloc et enfin CSMF, SML et Médecins pour demain.
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