Afin d’améliorer la couverture vaccinale contre la grippe lors de la prochaine saison, les pharmaciens pourront vacciner dans quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France et Occitanie). La vaccination sera étendue à tous les adultes munis d’un bon, y compris les primo vaccinants. En 2019, l’expérimentation sera généralisée sur tout le territoire.
Mais avant de se lancer dans ces nouvelles modalités, savons-nous comment a été perçue l’expérimentation 2017-2018, tant par les professionnels de santé que par les usagers ? Une enquête IPSOS/Pfizer vaccins a été menée en mars-avril 2018, auprès de 100 pharmaciens, 100 généralistes et 70 usagers vaccinés dans les deux régions expérimentatrices, accompagnée d’une enquête qualitative de 50 entretiens individuels.
Ce travail montre que l’expérimentation a été très bien accueillie par les pharmaciens (qui lui attribuent une note de 8,1/10) et les usagers (9,6/10). « L’accueil des médecins a été plus réservé (4,8/10). Mais, au final, 60 % d’entre eux (et 85 % des pharmaciens) estiment que la répartition de rôles entre professionnels de santé s’est faite en bonne intelligence sur le terrain », indique Luc Barthélémy (institut IPSOS). Parmi les bénéfices de l’expérimentation, les pharmaciens et les usagers mentionnent comme points forts la simplicité, la facilité et la rapidité d’accès à la vaccination lorsqu'elle est réalisée à l'officine. « En effet, un accès plus facile à la vaccination est cité par 81 % des usagers et 88 % des pharmaciens », illustre Luc Barthélémy.
L’enquête a également mis en évidence certains points à revoir. Notamment, les généralistes estiment qu’il faut améliorer le suivi des patients une fois vaccinés. « Le meilleur moyen d’y remédier est de mettre en place un carnet de vaccination électronique, déjà déployé dans les deux régions expérimentatrices », suggère Olivier Rozaire, pharmacien, président de l’URPS Pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes.
Pour 74 % des officinaux, l’inconvénient principal de l’expérimentation réside dans les restrictions concernant les profils des personnes à vacciner. Mais cet inconvénient sera levé lors de la prochaine saison vaccinale, qui autorisera la vaccination des adultes munis d’un bon, y compris les primo vaccinants. En second lieu, les pharmaciens citent comme inconvénient le poids des démarches à réaliser lors de l‘acte vaccinal. « La procédure d’intégration au dispositif et le protocole expérimental sont relativement lourds et fastidieux », reconnaît Olivier Rozaire, qui appelle à leur simplification.
Et demain ?
À l’avenir, les pharmaciens et certains médecins envisagent que d’autres vaccinations soient possibles en pharmacie : 83 % des pharmaciens et 36 % des médecins souhaitent l’extension chez les adultes, en particulier pour les rappels DTP, mais aussi pour le méningocoque chez les jeunes adultes (19-25 ans). De plus, 76 % des pharmaciens et 19 % des généralistes se déclarent favorables à l’ouverture de la vaccination pour les patients atteints de maladies chroniques.
Au final, l’idée de la vaccination en pharmacie semble faire son chemin. Ainsi, 96 % des pharmaciens et 45 % des généralistes estiment que la vaccination contre la grippe doit faire partie des missions du pharmacien à l’avenir. Car c'est en multipliant les acteurs de la vaccination que l'on finira par améliorer la couverture vaccinale des Français.
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