Depuis 2017, la vaccination contre le pneumocoque est recommandée chez les sujets à risque présentant une maladie chronique, notamment les diabétiques mal équilibrés par un simple régime, ainsi que la vaccination contre la grippe pour tous les diabétiques de type 1 et 2. « Malgré ces recommandations, la couverture vaccinale reste insuffisante chez les diabétiques pour ces deux pathologies, relate Édouard Betsem, directeur médical vaccins chez Pfizer. Il faut donc sensibiliser les professionnels de santé et les patients à l’intérêt de les effectuer. »
En effet, les personnes diabétiques ont un risque 1,5 fois élevé de développer une infection qu’une personne non touchée par la maladie. Ces infections touchent surtout les os, la peau et les tissus mous… Mais aussi les poumons (grippe, pneumonie). Et le risque de développer une pneumonie est loin d’être négligeable chez les diabétiques : « il est jusqu’à deux fois plus élevé que pour une personne non diabétique », rapporte le Pr Bernard Bauduceau (diabétologue). De plus, il augmente avec le nombre de comorbidités, très fréquentes chez les diabétiques : « 8 sur 10 présentent au moins 2 comorbidités, notamment une maladie cardiovasculaire ou une insuffisance rénale chronique, poursuit le diabétologue. Enfin, le risque de pneumonie augmente avec l’âge. Les diabétiques de type 2 sont donc particulièrement vulnérables, étant donné que la moitié d’entre eux ont plus de 65 ans et un quart plus de 75 ans. » Lorsque la pneumonie est bactérienne, le germe le plus souvent en cause est le pneumocoque (streptococcus pneumoniae), qui représente 30 à 60 % des cas documentés.
En pratique
L’intérêt d’une vaccination contre le pneumocoque et la grippe chez les diabétiques n’est donc plus à démontrer. Mais en pratique, en quoi consistent-elles ?
Pour la grippe, la vaccination est recommandée une fois par an, lors de la campagne de vaccination antigrippale.
La vaccination contre le pneumocoque est à réaliser une fois, puis 5 ans après. Elle peut être effectuée en même temps que celle de la grippe. Deux vaccins sont disponibles : le vaccin polyosidique non conjugué comportant les antigènes de 23 sérotypes (VPP23, Pneumovax) et le vaccin comportant les antigènes de 13 sérotypes conjugués à une protéine porteuse (VPC13, Prevenar 13). Le calendrier vaccinal recommande pour la primo vaccination une dose de VPC13, suivie d’une dose de VPP23 après un délai d’au moins 8 semaines. Les personnes qui n’ont reçu antérieurement que le vaccin VPP23 pourront recevoir une injection du VPC13, mais en respectant un délai d’au moins un an après le VPP23. Une autre injection de VPP23 pourra être réalisée en respectant un délai de 5 ans après la première injection de VPP23.
Schéma complexe
Ce schéma vaccinal, assez complexe, est un frein à la bonne vaccination des personnes concernées. « Aujourd’hui, vacciner quelqu’un n’est pas aisé : il faut une ordonnance, que le patient aille acheter son vaccin, l’amène à un professionnel de santé qui le vaccine et le note dans le carnet de vaccination. Chaque étape est un obstacle à la vaccination malgré la bonne volonté des acteurs », avance le Dr Benjamin Wyplosz (CHU Kremlin-Bicêtre). Obtenir une meilleure couverture vaccinale en France passera par la simplification du parcours vaccinal. « Dans cet objectif, A Bicêtre, toute personne munie d’une ordonnance pour sa vaccination peut se faire vacciner en quelques minutes au centre de vaccination. Ce n’est qu’un exemple qui montre que des initiatives et des mesures pratiques peuvent aider à la vaccination », poursuit Benjamin Wyplosz. L’élargissement de la vaccination en pharmacie fat également partie de ces mesures de simplification.
D’après une conférence de presse organisée par le Laboratoire Pfizer.
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