Jamais les dépenses de santé n'auront aussi peu progressé qu'en 2020. C'est le principal enseignement du rapport publié par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) ce 15 septembre.
En 2020, les dépenses de santé ont atteint 209,2 milliards d'euros, soit une hausse de seulement 0,4 %. C'est tout simplement la plus faible progression depuis 1950, « première année disponible des comptes de la santé », précise la DREES. Si des sommes considérables ont été dépensées pour faire face au Covid-19, elles ont été compensées par une baisse marquée en matière de consommation des soins, en particulier durant le premier confinement au printemps 2020.
Cette diminution en termes de consommation des soins a été particulièrement importante pour les auxiliaires médicaux (-11,9 %), les transports sanitaires (-9,4 %), les dentistes (-8,9 %) mais aussi pour les médecins (-5 %). Seule exception notable, les infirmières, « peu affectées par les mesures de restrictions sanitaires » et chez qui l'on a observé une augmentation de 7,2 %.
Sans surprise, les laboratoires d'analyses biologiques ont vu leurs dépenses bondir (+37,4 %) en raison du dépistage massif par tests PCR qui a débuté à l'été 2020. Du côté des hôpitaux, si l'activité a baissé, cela n'a pas empêché une « accélération » des dépenses (+3,7 %) à cause des différents surcoûts liés au Covid. À l’inverse, les complémentaires santé ont, elles, été beaucoup moins mises à contribution de par la baisse des soins de ville. Leur part a reculé d'un point, à 12,3 %.
Concernant les médicaments vendus en officine, le chiffre d'affaires pour 2020 s'élève à 21,2 milliards d'euros, les spécialités remboursables représentant 92 % de cette somme. Une hausse de 1,9 % par rapport à 2019, principalement due « au poids croissant des médicaments remboursés à 100 % », selon le rapport. Les ventes de génériques ont assez peu augmenté (+1,2 %). On observe par ailleurs un net repli du chiffre d'affaires des spécialités non remboursables (-11,2 %). Globalement, « la consommation médicamenteuse en France, si elle est en recul depuis plusieurs années, reste supérieure à celle de ses voisins européens, à l'exception de l'Allemagne en 2019 », relève tout de même la DREES.
Enfin, le reste à charge pour les ménages s'est également réduit (-6,5 %), pour un total de 13,6 milliards d'euros. Un reflux que la DREES attribue en partie à la réforme « 100 % Santé », dont les premiers effets se sont fait sentir sur les soins dentaires.
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