APRÈS une dizaine d’années de mobilisation générale, l’agence régionale de santé de Haute Normandie vient d’arrêter une campagne de vaccinations exceptionnelle mise en place depuis 2006 dans certains cantons du département de la Seine-Maritime pour lutter contre une situation d’hyperendémie d’infections invasives à méningocoques liées à une souche virulente de type B.
Près de 50 000 enfants et jeunes ont bénéficié de ces vaccinations pour lesquelles une communication efficace a été portée, entre autres par l’ensemble des pharmaciens des zones touchées. En 2009 une diminution importante du nombre de nouveaux cas et de décès liés à cette maladie a été observée. En juillet 2013, la campagne ne concernait plus que trois cantons situés dans le nord du département de la Seine Maritime entre Eu-Le Tréport et Londinières.
Au cours des douze derniers mois, l’ARS a observé le nombre le plus faible de contaminations depuis 2002, avec un seul cas de B14 chez une personne non concernée par la vaccination. La campagne a eu un impact favorable sur cette situation inhabituelle et les niveaux d’incidence sont maintenant revenus à la normale. Le Haut comité de la santé publique vient donc de recommander l’arrêt de la campagne de vaccination dans les zones ciblées de la Seine-Maritime et de la Somme.
Une collaboration exemplaire.
Le Dr Benoît Cottrelle, de l’agence régionale de santé, a piloté l’opération. Il fait part de sa très grande satisfaction d’avoir vu l’ensemble des professionnels de santé, et notamment les pharmaciens des zones touchées, se mobiliser bénévolement dans ce combat. « Nous avons relevé 328 cas entre 2003 et 2013. Seul un vaccin norvégien s’est révélé efficace contre la souche. Il a d’abord été mis en place de façon exceptionnelle dans des centres de santé de la zone touchée. Il est devenu ensuite disponible pour les médecins libéraux avant d’être remplacé en 2014 par le Bexsero… Les pharmaciens ont tout le temps été présents à nos côtés lors des opérations de communication vers le public. Ils ont joué un excellent rôle de relais de proximité qui a permis d’obtenir les résultats d’aujourd’hui. »
Claire Bonnet-Laot, pharmacienne à Blangy-sur-Bresle, a suivi ces opérations pour le Conseil de l’Ordre. Elle confirme en tout point l’analyse du médecin responsable de cette opération à l’agence régionale de santé, en particulier quant à la solidarité dont ont fait preuve l’ensemble des officinaux des territoires concernés par l’épidémie.
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