Selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, le passe sanitaire pourrait bientôt être supprimé, mais uniquement dans certains lieux.
Mis en place cet été sur l'ensemble du territoire, le passe sanitaire ne devait initialement rester en vigueur que jusqu'au 15 novembre. Ce mercredi, à l'issue du Conseil des ministres, le gouvernement a entériné le projet de loi visant à prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 31 juillet 2022. Le texte, qui fera l'objet d'un vote le 19 octobre à l'Assemblée nationale, prévoit notamment la prolongation du passe sanitaire jusqu'à l'été prochain. « Ce texte ne prévoit pas l’état d’urgence éternel. Il retarde le moment où cet outil (le passe sanitaire) disparaîtra définitivement de notre panoplie juridique », a déclaré hier le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, répondant ainsi aux critiques déjà formulées par des députés de l'opposition. Des élus LR, notamment, ont déjà affirmé leur opposition à la prolongation, au-delà du 15 novembre, de l'usage du passe sanitaire.
Si le passe sanitaire risque bien de faire partie de nos vies pendant encore quelques mois, son utilisation pourrait toutefois faire l'objet d'ajustements. « Le gouvernement a choisi un allègement progressif des mesures de restriction, un arrêt du passe sanitaire dans certains lieux, à partir du 15 novembre plutôt que tout de suite, c’est le scénario que nous recommandions », a en effet affirmé le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dans une interview accordée au journal « Le Monde ». Reste à savoir désormais quels seront les « lieux » exonérés du passe sanitaire dès le 15 novembre. Cet assouplissement ne concernera-t-il que les départements ayant les taux d'incidence les plus bas ? S'appliquera-t-il à tous les contextes dans lesquels le passe sanitaire est aujourd'hui imposé (professionnel, loisirs, transports…) ? Jean-François Delfraissy n'a pas livré plus de précisions.
Un autre sujet relatif au passe sanitaire est par ailleurs en cours de discussion. Aujourd'hui, les personnes éligibles pour recevoir une dose de rappel conservent leur passe sanitaire même si elles n'ont reçu que deux doses (ou une seule avec Janssen). Alors que la campagne de rappel piétine, (seulement 35 % des plus de 65 ans éligibles ont reçu leur dose de rappel selon Jean-François Delfraissy), les règles pourraient évoluer. Selon le « Canard enchaîné », Olivier Véran serait favorable à l'idée de supprimer les avantages du passe sanitaire aux plus de 65 ans et aux personnes fragiles qui n'auraient pas reçu leur dose de rappel. L'idée est bel et bien envisagée par le gouvernement, comme l'a confirmé Élisabeth Borne ce jeudi matin sur « Europe 1 ». « C'est quelque chose que l'on regarde », a reconnu la ministre du Travail.
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