La qualité de vie, le coût immobilier plus modeste qu’ailleurs, le vieillissement d’une population générant de multiples pathologies, sont peut-être l’explication de ce paradoxe. D’autre part, bien que le Limousin soit, dans certains de ses territoires en voie de dépeuplement (Haute-Corrèze, Creuse, Plateau de Mille Vaches), sa population globale est restée stable, voire en augmentation d’environ 5 %, sur ces dix dernières années.
« Tout est donc relatif, souligne Jean-Louis Cathalifaud, président du syndicat des pharmaciens de la Haute-Vienne, établit à Oradour sur Glane. Le chiffre de densité est exact, mais il dissimule des réalités sur le terrain. Il est le résultat d’une politique déjà ancienne favorisant les ouvertures, qui n’est plus de mise aujourd’hui, et qui a favorisé les créations en milieu rural. Un milieu qui a d’ailleurs évolué, avec certaines communes en désertification et d’autres en augmentation démographique. Mais les pharmaciens de la région sont confrontés comme partout à des difficultés économiques, et cherchent des solutions pour en sortir. Le regroupement des officines en est une, mais touche particulièrement les campagnes : ainsi, sur Limoges, aucun regroupement n’est acté, tandis qu’à Laurière, petit village du nord de la Haute-Vienne, le titulaire s’est rapproché de celui de Saint Sulpice, bourgade voisine. »
Premier regroupement à Brive
Pour le responsable haut-viennois, ces opérations sont positives, à condition qu’on donne les moyens aux pharmaciens de les réaliser. Une plus grande simplicité juridique, des textes mieux adaptés, moins de contraintes, pourraient aider à leur multiplication, qui, rappelle-t-il « est non seulement dans l’air du temps, mais représente sur certains secteurs une réalité économique ».
Cette analyse est à rapprocher de la création de la Grande Pharmacie du Boulevard à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), regroupement réussi de trois officines du centre-ville (Roussanne, Beaulieu et Courselaud) inaugurée en début d’année. Premier du genre sur la cité, il aura pour vocation d’optimiser l’activité des trois pharmacies, de mieux servir la clientèle, tout en s’adaptant aux impératifs de la loi Hôpital, patients, santé et territoires et à ses nouvelles missions. Un bureau sera réservé à cet effet, dans les 140 m2 que compte la nouvelle entité, aux entretiens avec les malades chroniques. Six guichets, un parking, un guichet « Drive » complètent une structure à l’apparence moderne et aux aménagements pratiques.
Les gérants de la nouvelle pharmacie ne souhaitant pas s’exprimer sur leur rapprochement, on soulignera les réalités de ce dernier : aucune conséquence sur l’emploi – tous les pharmaciens, préparateurs, salariés des trois anciennes unités sont conservés – et les avantages pratiques de la formule. Les Brivistes quant à eux n’ont plus à présent que neuf croix vertes en centre-ville (contre 11 auparavant) et bénéficient désormais de l’apport d’un service plus complet. Ce qui devrait être largement suffisant pour répondre aux besoins d’une patientèle estimée à 10 000 clients potentiels (si on fait le calcul, il y aura en centre-ville, une officine pour 1 111 citoyens). Quant à la commune de Brive dans sa globalité, elle dispose au total de 23 officines pour environ 47 000 âmes. (Soit une officine pour 2 043 habitants). Un chiffre qui rejoint l’étude évoquée plus haut…
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