Personne n'a oublié qu'au début de la crise sanitaire la France a été confrontée à une pénurie de masques. Une situation qui a contraint les autorités à interdire leur vente pendant quelques semaines et à réquisitionner des stocks.
Depuis, de nombreux fabricants français se sont mis en ordre de marche et produisent aujourd'hui 100 millions de masques chirurgicaux et FFP2 par semaine. Une réussite qui ne dissipe cependant pas les doutes sur l'avenir de cette filière. Désormais réunis au sein d'un syndicat, F2M, les fabricants français de masques veulent alerter dès maintenant la sphère politique et les autorités sanitaires. « Face à la concurrence étrangère faussée, le risque d’un retour à la case départ est réel et le pronostic de survie des masques « Made in France » engagé, alerte le syndicat. Garantir la protection de chaque citoyen, avec des masques de qualité, implique de pérenniser notre filière et nos savoir-faire. Que se passerait-il en cas de nouvelle menace de maladie infectieuse à risque épidémique sans une filière française forte ? », se demandent les fabricants français de masques.
Des appels d'offres qui « favorisent les produits d'importation »
Rappelant que le président de la République avait fait part de sa volonté de voir la France « réduire sa dépendance (...) en produisant plus sur son sol national », le 31 mars 2020, le F2M estime qu’il est temps « d'encourager la production et l’achat de masques français » et que celle-ci doit devenir « une priorité ». Le syndicat dénonce le fait que « les appels d’offres favorisent majoritairement les produits d’importation grâce à des critères d’attribution quasi uniquement basés sur le prix (et qui ne prennent pas en compte) la qualité, la proximité et l’empreinte carbone ou sociale ».
Pour inverser cette tendance, les fabricants français de masques estiment qu'il faudrait « fiabiliser les sources d’approvisionnement, recentrer les critères de sélection des appels d’offres, renforcer les contrôles des masques importés en responsabilisant les importateurs et maintenir la TVA à 5,5 % sur les masques de protection au-delà du 31 décembre 2021 ». Des propositions qui attendent désormais des réponses.
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