Malgré la hausse des cas positifs, le Covid-19 ne devrait « pas gâcher l'été », promet Jean-François Delfraissy. Le président du Conseil scientifique redoute tout de même que le système de soins soit de nouveau sous tension vers la fin juillet.
Alors qu'on le pensait derrière nous, le Covid-19 fait un retour fracassant en ce début de période estivale. La dégradation de la situation sanitaire pousse d'ailleurs de plus en plus de Français à se faire tester. Entre le 20 et le 26 juin, près de 2,15 millions de tests RT-PCR et antigéniques pour la détection du SARS-CoV-2 ont été validés (dont 58,7 % de tests antigéniques), contre un peu plus de 1,6 million la semaine précédente (soit une augmentation de 32 % en une semaine).
Ces derniers jours, la ministre de la Santé et la première ministre ont toutes deux incité les Français à remettre le masque dans les transports et les lieux confinés. Dès lors, une question se pose : le Covid-19 va-t-il gâcher notre été ? Pour Jean-François Delfraissy, il faut rester optimiste. « Ça ne va pas gâcher l'été, car nous sommes vaccinés », a-t-il affirmé sur l'antenne de « RTL » jeudi 30 juin au matin. « Je crois que nous allons tenir à condition de reprendre la vaccination chez les plus âgés et de se réinterroger sur un certain nombre de recommandations pour limiter les contaminations », a-t-il ajouté néanmoins.
Invité de « France Inter », le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a lui aussi tenu des propos rassurants au sujet de la septième vague de Covid. « Il faut raison garder. Le virus n'est pas plus sévère qu'avec les précédents variants et les symptômes ne sont pas plus violents », a-t-il détaillé tout en mettant l'accent sur l'importance pour les plus fragiles de recevoir leur deuxième dose de rappel.
Alors que de simples recommandations ont été formulées au sujet du port du masque dans les lieux clos, Jean-François Delfraissy estime pour l'instant que « le gouvernement a eu raison de ne pas le rendre obligatoire car dans cette crise il faut être évolutif ». Il veut surtout mettre en garde contre les difficultés que va connaître le système de soins, et plus particulièrement les hôpitaux, pour prendre en charge les malades dans les jours qui viennent. « Là où est la difficulté pour cet été, c'est qu'on a une poussée avec le nouveau variant (BA.5). On s'attend à 1 500 admissions quotidiennes à l'hôpital d'ici une semaine, c'est-à-dire comme au mois de mars, alors que l'offre de soins est plus faible (...) Il suffit qu'il y ait une bascule d'un nombre d'hospitalisations plus grand lié au Covid sur un système de soins fatigué et il va y avoir une balance difficile fin juillet-début août », prévient-il.
À la tête du conseil scientifique depuis bientôt deux ans, Jean-François Delfraissy a par ailleurs annoncé qu'il quitterait ses fonctions une fois que la loi de crise sanitaire aura été discutée au Parlement, dans le courant du mois de juillet. « Je ne pense que "Covid" depuis 24 mois, il est temps qu'il y ait une vision nouvelle, c'est le moment de passer la main », juge-t-il.
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