Vigilant face à la remontée du taux d’incidence du Covid qui s’accompagne d’une légère augmentation des hospitalisations, le ministère de la Santé appelle les professionnels de santé libéraux à accélérer la campagne du 2e rappel vaccinal dès 60 ans.
L’inquiétude monte d’un cran au sein de l’exécutif. En cause, la reprise épidémique du Covid-19, alors que la campagne pour le 2e rappel vaccinal – recommandé aux 60 ans et plus, aux résidents en EHPAD et aux personnes sévèrement immunodéprimées – peine à convaincre. Ainsi, au 19 juin, seulement 2,18 millions des 8,7 millions de Français éligibles ont reçu cette dose supplémentaire.
« La semaine écoulée, 259 000 injections ont été réalisées dont 7 000 primo-injections, 44 000 premiers rappels et 199 000 2e rappels. Pour ces derniers, c’est la plus grosse semaine depuis le début de la campagne à la mi-mars, mais cela reste insuffisant », explique le ministère de la Santé, qui se félicite néanmoins d’avoir franchi « les 145 millions d’injections » depuis le 27 décembre 2020. Il rappelle que les vaccinations sont, pour l'essentiel, faites par les professionnels de santé de ville, et en particulier par les pharmaciens d’officine, sur lesquels il continue à s’appuyer pour les mois à venir. Restent néanmoins 204 centres de vaccinations actifs sur le territoire qui réalisent environ 6 % des injections.
À ce jour, 31 % des personnes de 80 ans et plus éligibles ont reçu leur second rappel, 48 % des résidents en EHPAD éligibles, et seulement 19 % des 60-79 ans éligibles. « C’est cette catégorie d’âge qui porte le plus grand nombre de rappels effectués la semaine dernière avec 150 000 injections. Cela devrait s’accélérer car nous arrivons à 6 mois du pic de vaccinations de décembre-janvier », ajoute le ministère. Il faut que cela s’accélère, souligne de son côté le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), qui insiste sur « le contexte de reprise épidémique, encore modérée mais dont on ne peut prévoir l’évolution, liée aux évolutions du variant Omicron avec BA.4 et BA.5 qui représentent plus de la moitié des SARS-CoV-2 circulant en France, et qui s’accompagne d’une hausse des hospitalisations ». Le taux d’incidence hier s’établissait à 460/100 000 habitants. « Ce n’est pas catastrophique mais ce n’est pas négligeable. Surtout, on compte 500 nouvelles hospitalisations pour Covid par jour, un peu moins de 60 admissions en soins critiques au quotidien et environ 40 décès chaque jour. »
Dans ce cadre, il appelle à protéger les plus fragiles par ce 2e rappel vaccinal. « J’entends que certains veulent attendre l’automne et l’arrivée de vaccins adaptés, mais on ne peut pas attendre quatre mois. Il faut protéger les gens contre le Covid grave maintenant pour qu’ils passent un été serein. Si un rappel est nécessaire à l’automne, le fait de recevoir une injection maintenant ne pose aucun problème », note le Pr Fischer. Il recommande donc aux Français éligibles de se vacciner au plus vite et aux professionnels de santé de communiquer auprès de leurs patients. De la même façon, il souhaite une plus grande utilisation des traitements anti-Covid disponibles, en particulier Evusheld chez les personnes immunodéprimées chez lesquelles la vaccination n’a pas d’effet « et qui leur offre 6 mois de protection en une seule injection ». Il appelle aussi les médecins à prescrire Paxlovid dès les premiers signes d’infection « car ce médicament offre une protection de 80 à 90 % ».
Le ministère souligne enfin qu’il n’y a aucun problème d’accessibilité aux doses de vaccins, qui sont désormais livrées en 48 heures aux officines. Il ajoute préparer une nouvelle campagne de communication à destination des personnes éligibles sous forme de « piqûre de rappel ».
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