Les montants alloués aux honoraires de dispensation « seraient dépassés si les choses devaient rester en l'état ». Selon les comptages de la CNAM, la surperformance atteindrait 150 millions d'euros, fin 2020. Les estimations pour la fin de l'année prochaine sont donc plus importantes que prévu pour l'assurance-maladie. Légèrement inférieurs, les calculs réalisés par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) s'élèvent, eux, à 130 millions d'euros : 65 millions d'euros pour 2019 et la même somme pour l'année suivante. Philippe Besset, président de la FSPF, estime qu'il est dès maintenant nécessaire de « tirer la sonnette d'alarme » car s'il n'y a « encore aucun arbitrage ministériel à ce sujet » et donc rien d'officiel, le président de la FSPF a jugé qu'il était temps de sensibiliser les officinaux sur cette problématique, qui risque fort d'animer la rentrée. La CNAM pourrait donc supprimer des honoraires spécifiques, voire réviser la marge dégressive liée (MDL). « On ne peut pas évoquer les honoraires sans aborder, notamment, le sujet des baisses massives de prix qui ont un impact sur la baisse de la rémunération sur objectif de santé publique (ROSP) des génériques », a-t-il notamment voulu rappeler avec fermeté.
Si 700 médicaments ont été réintégrés par la CNAM en décembre dernier, le dossier reste donc encore particulièrement brûlant. Quoi qu'il en soit, Il « ne s'estime pas mandaté pour signer un quelconque avenant ». Philippe Besset a prévu d'interpeller « très prochainement » la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, alors qu'une nouvelle réunion sera organisée le 2 octobre avec l'ensemble des instances professionnelles. « Des mesures correctives » pourraient commencer à se dessiner à cette occasion. Les conséquences financières pour les officinaux pourraient, en effet, être très lourdes si la CNAM décide d'aller jusqu'au bout de ses intentions. La date prévue pour ces discussions semble « un peu lointaine » aux yeux de Philippe Besset qui n'attendra pas jusque-là pour entamer une véritable « bataille » sur ce sujet. Hors de question, pour ce dernier, de voir une telle réforme réduite à néant. Ni d'envisager toute baisse éventuelle de ressource pour les officinaux.
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