« Les enseignements de l’enquête KANTAR* sont encourageants, souligne en introduction le Pr Catherine Weil-Olivier, avec un taux de couverture vaccinale en population générale de 26 % en 2018-2019, soit une augmentation de 2 % par rapport à la période précédente, et surtout de 5 points comparativement à 2015-2016, qui a représenté un point bas ces dernières années ». « Nous sommes en train de récupérer progressivement la baisse post-pandémie en 2009-2010 », indique le Pr Weil-Olivier.
Globalement, tous âges confondus, le taux de vaccination des populations à risque s’est élevé à 49 %. Mais avec de grandes différences en fonction des catégories. C’est ainsi, notamment, que chez les moins de 65 ans, 47 % des patients souffrant d’une BPCO ont déclaré s’être fait vacciner lors de la dernière campagne, contre seulement 32 % des asthmatiques (néanmoins + 4 % par rapport à 2017-2018).
Les raisons invoquées pour ne pas se faire vacciner sont variées, disparates et évoluent peu, ce qui pointe l’importance de renforcer l’information : ne veut pas se faire vacciner chaque année (25 % en 2019 vs 26 % en 2018), absence de motivation par le médecin (25 % vs 23 %), s’estime trop jeune pour se faire vacciner (24 % vs 21 %), vaccin supposé pas assez efficace (19 % vs 16 %), estime avoir peu de risque de contracter la grippe (17 % vs 16 %) ou encore par manque de motivation (16 % vs 13 %), tandis que 14 % préfèrent faire confiance à l’homéopathie…
Justement, les incitations sont également révélatrices du poids relatif des « influenceurs ». C’est ainsi que cette enquête nous apprend également que la décision de se faire vacciner a été liée pour 43 % au conseil du médecin et pour seulement 4 % à celui du pharmacien (infirmière 3 %) ; dans le même esprit, 8 % des personnes ne se sont pas fait vacciner parce que leur pharmacien ne les a pas encouragées. Mais les choses vont peut-être évoluer favorablement cette année avec la généralisation au plan national de la capacité du pharmacien à vacciner contre la grippe.
L’importance clé du « bon de prise en charge »
S’il est un élément largement déterminant dans la décision, c’est bien la réception du « bon de prise en charge » pour le vaccin. C’est ainsi, que pour les personnes âgées de moins de 65 ans, 67 % de celles en ALD qui en ont reçu un se sont fait vacciner, contre 41 % dans le cas contraire ; chiffres respectivement de 60 % et 47 % en ce qui concerne la BPCO et de 64 % et 32 % pour l’asthme.
Autre enseignement intéressant : au sein des populations à risque, la réception d’un bon de prise en charge inciterait 6 fois plus de personnes à se faire vacciner l’hiver prochain par rapport à celles que n’en bénéficient pas… avec le bémol, néanmoins, que tous les sujets à risque ne reçoivent pas le précieux bon et qu’une partie des envois ne sont pas utilisés car non identifiés comme tels.
*Enquête déclarative réalisée du 29 juillet au 6 septembre 2019 auprès d’environ 3 300 personnes représentatives de la population française.
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