Les sept organisations professionnelles* qui ont signé un communiqué commun, transmis lundi matin, n’ont pas attendu la parution de l’avis de l’Autorité de la concurrence. Pour elles, il ne s’agit que d’un « copié-collé de son précédent rapport publié en 2013 ». Au menu de ce « brûlot », les menaces habituelles : ouverture du capital des officines, libéralisation de la vente en ligne et lever du monopole officinal.
Ouvrir le capital détruirait le maillage
Point par point, la profession démonte les propositions de l’instance. Ouvrir le capital « détruirait le maillage officinal, remettrait en cause l'indépendance du pharmacien et serait responsable de la fermeture des officines de proximité ». La libéralisation de la vente en ligne des médicaments, défendue par le Premier ministre Édouard Philippe le 5 mars dernier, ne présente d’intérêt que pour les « grandes plateformes internet, championnes de l'optimisation fiscale et de la destruction d'emplois de proximité », mais aucun pour le patient. Quant à faire sortir du monopole officinal les médicaments sur prescription médicale facultative, les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DMDIV), les plantes médicinales inscrites à la pharmacopée et certaines huiles essentielles pour les rendre disponibles en GMS et parapharmacie, la mesure n’a pas de raison d’être. Les représentants de la profession rappellent que « les prix des médicaments conseil en France sont de très loin inférieurs à la moyenne européenne ». Pour améliorer le pouvoir d'achat, ils conseillent à l'Autorité de la concurrence de se pencher plutôt sur « les pratiques anticoncurrentielles de certains fournisseurs » dans leurs relations avec les structures d'achat des officines (CAP et SRA).
Vision étriquée et dogmatique
Les sept signataires soulignent que l’officine « relève les défis du vieillissement de la population, de l’augmentation des pathologies chroniques, de la sortie hospitalière précoce et s’investit dans les politiques de prévention et de dépistage (…) le succès de la vaccination contre la grippe à l’officine en est la parfaite illustration ».
La pharmacie n’a donc pas besoin de la « vision étriquée et dogmatique » de l’Autorité de la concurrence pour se transformer. Ils dénoncent enfin les « attaques répétées et infondées » de l’instance, « au moment où la profession est en pleine évolution pour répondre aux besoins des patients sur tous les territoires ».
*Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), Association de pharmacie rurale (APR), Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO), Chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies Federgy, Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) et Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
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