La plante kratom et ses composés sont désormais inscrits sur la liste des psychotropes. En conséquence, leur détention et leur achat sont désormais interdits en France.
Sur proposition du directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Dominique Martin, un arrêté ministériel vient d'ajouter le kratom et ses composés à la liste des psychotropes. En conséquence, leur détention et leur achat sont désormais interdits en France.
Cette décision du 23 décembre dernier et publiée au « Journal officiel » du 1er janvier fait suite aux résultats d'une enquête confiée par l'ANSM au réseau national d'addictovigilance sur la période 2007-2018. En effet, 20 cas de consommations de kratom avec une augmentation du nombre d’intoxications ces dernières années (14 cas depuis 2016) ont été à l’origine de dépendance, de syndrome de sevrage, d’anorexie, de perte de poids, d’une décompensation psychotique et d’une hépatite toxique. « Un décès a également été signalé dans un contexte de polyconsommation de drogues et médicaments », note l'ANSM.
Dans ce cadre, il est maintenant interdit de détenir et d'acheter cette plante originaire d'Asie du sud-est (Mytrogyna speciosa) contenant de nombreux alcaloïdes, notamment la mitragynine et la 7-hydroxymitragynine qui sont actifs sur les récepteurs opioïdes. Les consommateurs sont principalement des hommes d'une trentaine d'années qui se procurent le kratom sur Internet, où la plante est présentée sous forme de feuilles broyées, de poudres, d'extraits secs ou liquides et de résines. Sa consommation à des fins récréatives est aussi en augmentation dans le monde, notamment aux États-Unis, où le kratom est légal dans 43 états et où les Centres de contrôle des maladies et de prévention (CDC) ont rapporté près de 100 décès liés entre juillet 2016 et décembre 2017, ainsi qu'au Canada.
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