Le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) publie un rapport sur les pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) et alerte sur le manque d'encadrement autour de ces thérapeutiques.
Dans un rapport, le CNOM met en avant l'explosion de l'offre de PSNC : « Aujourd'hui, l'offre de PSNC étant exponentielle, il est nécessaire de faire le tri entre des pratiques dangereuses pour la santé des patients et celles qui peuvent présenter un intérêt dans l'accompagnement du malade et les restreindre au seul domaine du bien-être », explique l'instance. Selon le Dr Claire Siret, chargée du dossier au sein de l'Ordre, la crise du Covid-19 a servi d'accélérateur au développement des PSNC. La publication de ce rapport a pour but de « sensibiliser les professionnels de santé à ces pratiques », explique le Dr Siret, qui s'inquiète par ailleurs de « l'entrisme de certaines pratiques à l'université ».
Dans une interview accordée à « Ouest-France », le Dr Siret a détaillé quelques propositions de l'Ordre pour mieux les encadrer. « Le terme médecine doit absolument être protégé des dérives. (...) Nous réclamons que, pour les personnes intervenant dans le domaine de la santé, il soit toujours précisé quel doctorat elles ont obtenu. Actuellement, si vous avez un diplôme de psychologie, vous pouvez mettre docteur sur une plaque sans préciser que vous n’êtes pas docteur en médecine », illustre-t-elle. Elle plaide donc pour que « le code de la santé publique protège le mot médecine » mais aussi pour la mise en place d'un « organisme indépendant » en charge d'effectuer des contrôles.
Selon un récent sondage réalisé par Odoxa pour l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI), 51 % des Français ont recours aux PSNC liées à la manipulation manuelle (comme la kinésiologie ou chiropraxie), 48 % font appel à la « médecine traditionnelle » (homéopathie, médecine traditionnelle chinoise, ventouses…), 45 % sont adeptes des plantes et 39 % des « énergies ». Or l'absence d'encadrement régissant ces pratiques peut conduire à des situations dangereuses pour les patients, l'arrêt de soin et une perte de chance pour des personnes malades, voire des dérives sectaires. Selon les chiffres de la Mission interministérielle chargée de lutter contre les dérives sectaires, la Miviludes, 70 % des signalements reçus dans le domaine de la santé concernent en effet des pratiques de soins non conventionnelles.
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