Les syndicats et l’assurance-maladie ont commencé hier leurs discussions sur les modalités de mise en œuvre de l’intervention pharmaceutique.
Le marathon a commencé : il devrait aboutir à la signature de l’avenant 20 d’ici à la fin de l’année. La séance du 4 décembre a consisté à débroussailler le sujet de l’intervention pharmaceutique, qui requiert des précisions sur les classes thérapeutiques, le mode de traçabilité, ou encore sur la viabilité du modèle économique. Car il s’agit avant tout de garantir aux pharmaciens une rémunération juste et équitable pour l’adaptation des traitements à posologie variable. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), est convaincu de la pertinence du modèle : « qu’il s’agisse d’adapter dans la durée, comme pour la constipation, ou dans l’intensité, comme pour les antalgiques, beaucoup de pharmaciens le font déjà au quotidien, tout particulièrement les confrères en milieu rural qui ont beaucoup de patients âgés et/ou chroniques. L’intervention pharmaceutique va permettre de mettre en évidence ce qu’ils font, c’est valorisant pour eux, et en plus ils seront indemnisés ».
Le mode de rémunération s’oriente vers une ROSP. « Nous sommes dans une logique de maîtrise comptable, dans le bon usage du médicament et de la lutte contre l’iatrogénie, tout à fait compatible avec la convention médicale et la convention pharmaceutique », rappelle Gilles Bonnefond. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) réclame quant à elle des garanties. « Nous serons vigilants, il est hors de question que l’officine soit perdante parce qu’elle délivre moins de boîtes, et si en plus elle perd son honoraire de dispensation de produits spécifiques, tels le tramadol… », martèle Christophe Koperski, président de la Commission convention et systèmes d'information du syndicat. Par ailleurs, ce dernier reste dubitatif sur les modalités de calcul. « Aucun modèle n’a été arrêté aujourd’hui sur le mode de redistribution aux pharmaciens des économies réalisées grâce à leur intervention. Il faudra d’une part que l’économie puisse être supérieure à celle que nous dégageons aujourd’hui et que, d’autre part, cela soit basé sur les volumes », expose-t-il en insistant pour que la traçabilité retienne la boîte non dispensée comme critère. Le principe d’un code traceur doté d’une valeur de 10 centimes a été retenu. « Ces dix centimes seront versés d’emblée mais ils n’auront aucun impact sur le mécanisme de partage des économies réalisées », note Gilles Bonnefond.
L’assurance-maladie devrait présenter d’ici à la réunion du 12 janvier les tableaux tendanciels de la consommation par la classe thérapeutique ainsi que la liste précise des produits concernés. Les indications thérapeutiques devraient correspondre à celles déjà énoncées, c’est-à-dire la douleur, la douleur dentaire, la constipation, la diarrhée, la sécheresse oculaire…
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