Le Quotidien du pharmacien.- Quelles étaient les priorités de cette mission déclenchée sur fond d'affaire Lévothyrox ?
Dr Béatrice Clairaz.- L'idée de départ était de trouver des solutions pour qu'il n'y ait plus d'affaire Lévothyrox. Autrement dit, remédier à la multiplicité des émetteurs de l'information, en instaurant un émetteur unique pour un message clair qui ne serait brouillé ni pour le public ni pour les professionnels de santé. De la même façon, il s'agissait de mettre en place les moyens aptes à répondre rapidement aux journalistes en leur apportant une information claire et transparente.
Comment les officinaux pourraient-ils, concrètement, améliorer l'information sur le médicament ?
Le premier moyen d'information dont disposent les officinaux est constitué par leurs vitrines. Grâce au maillage dense du réseau, nous bénéficions d'une visibilité extraordinaire qu'il convient de valoriser. Le temps de la dispensation est également une formidable occasion de délivrer des messages d'information concernant le médicament. Des messages qui pourront être complétés et renforcés par la remise de documents écrits lors de la délivrance d'une ordonnance ou d'entretiens d'accompagnement.
Le dossier pharmaceutique (DP) est également utile en termes d'information. L'idée est de promouvoir son utilisation et de sensibiliser le public à son utilité. Le message que notre mission adresse aux confrères est une invitation à utiliser le DP même lorsqu'ils ne délivrent pas d'ordonnance. Autrement dit, à demander la carte Vitale même pour une délivrance d'OTC. Pour cela, il faut changer nos pratiques et développer de nouveaux automatismes, aussi bien chez les professionnels de santé que chez les patients.
Enfin, le bilan de médication, s'il était étendu à toutes les pathologies chroniques sans critère d'âge, serait une formidable opportunité pour passer des messages.
Qu'est-ce que l'affaire Lévothyrox a changé au comptoir des officines ?
Cette crise a changé notre rapport à l'information. Désormais, il va nous falloir apprendre à mieux hiérarchiser les messages reçus de l'ANSM et des autorités de santé. De même, nos échanges avec les prescripteurs doivent nous permettre d'accéder à un même niveau d'information avec un souci de cohérence au bénéfice des patients.
Au comptoir, la morale de l'histoire est que, in fine, c'est le patient qui prend le médicament et en ressent les effets. Il faut donc, plus qu'autrefois, l'entendre et l'écouter…
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