Depuis début avril, tutelles, institutions et soignants alertent sur le renoncement aux soins en période de Covid-19. Un renoncement qui touche aussi la vaccination des enfants, plus que jamais essentielle, comme le rappelle la Haute Autorité de santé.
À l’occasion de son point d’information hebdomadaire en ligne, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a alerté hier sur un retour de la coqueluche. À l’heure où la prévention devient le maître-mot de la crise sanitaire actuelle, son président Gilles Bonnefond s’inquiète que la vaccination ne soit pas encore ancrée dans la population française. Parce que tout le monde s’accorde à dire que la solution à cette crise viendra en grande partie d’un vaccin contre le Covid-19, il rappelle que des vaccins contre diverses pathologies potentiellement graves, voire mortelles, ne sont pas suffisamment administrés aux Français. Ainsi, malgré les campagnes de sensibilisation et l’investissement des soignants, le taux de vaccinés contre la grippe dans la population cible atteint péniblement les 50 %. À cela s’ajoute actuellement le renoncement aux soins, que les soignants dénoncent depuis plusieurs semaines en s’inquiétant pour leurs patients. Et pour les enfants, « parce que les parents ne consultent plus leur pédiatre », note Gilles Bonnefond. Or la mise à jour vaccinale « est absolument indispensable » pour les enfants qui vont retrouver le chemin de la crèche ou de l’école lors du déconfinement. « Il faut que le calendrier vaccinal soit respecté si on ne veut pas voir réapparaître certaines pathologies. »
Il rejoint ainsi l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui défendait le 1er avril dernier le maintien de la vaccination des nourrissons, car tout retard dans les vaccinations les expose « à des conséquences sanitaires graves ». Pour les enfants de 2 ans et plus, elle estime que les vaccinations peuvent être reportées jusqu’à la levée du confinement, « à l’exception des situations de cas de maladies contagieuses pour lesquelles une prévention par la vaccination autour des cas ou en post-exposition est indiquée (rougeole, méningite, coqueluche, varicelle, etc.) ». Des recommandations, associées aux appels des différents syndicats de médecins, prises en compte par le gouvernement. Depuis le 6 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran ponctue ses interventions publiques d’appels à la population pour qu’elle continue à se soigner, en incluant notamment la vaccination des enfants.
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