La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est catégorique : il n’est pas question de revoir à la baisse le montant des honoraires pour les médicaments dits « spécifiques ».
Non, c’est non. La FSPF ne veut pas entendre parler du dépassement de 150 millions d’euros d’honoraires que la profession aura franchi à la fin de l’année 2020 en raison de la mise à jour de la liste des médicaments dits « spécifiques ». Une mise à jour que le syndicat avait lui-même suscitée en obtenant, en décembre 2018, l’intégration de 700 spécialités à la liste des médicaments spécifiques dont près de 1 000 codes CIP (insulines, antibiotiques en voie locale, antiagrégants plaquettaires…) étaient absents. « Si on commence à renégocier avec l’assurance-maladie à chaque fois qu’une ligne dérape, on n’a pas fini ! », balaie d’un revers Philippe Besset, président de la FSPF. D’autant que « même avec ce trop-perçu de 150 millions d’euros, le compte n’y est toujours pas puisque le niveau de la rémunération restera très inférieur à celui de 2016, année de référence inscrite dans l’avenant n° 11 », rappelle-t-il.
Le syndicat marque par conséquent son opposition très nette aux velléités de l’assurance-maladie de récupérer ces 150 millions d’euros. La FSPF conteste d’autant plus les mesures correctives avancées par les pouvoirs publics que ce montant ne résulte pas d'une erreur mais d’une surperformance de la profession ! Il est donc hors de question pour le syndicat d’ouvrir une négociation pour rectifier l’avenant 11 et diminuer les montants des honoraires.
La FSPF rejette avec la même vigueur l’idée d’une modification des paramètres de la marge par arrêté. Toutes ces solutions seraient contraires aux intérêts d’une profession qui subit en continu les baisses de prix sur les médicaments et qui épongera bientôt « une perte de marge d’environ 120 millions d’euros » dans le sillage du déremboursement de l’homéopathie. De plus, indique la FSPF, « la ROSP sera réduite de près de 100 millions d’euros en deux ans à la suite des avenants signés par l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) ». Alors même que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale s’annonce « menaçant », le syndicat en appelle à « renégocier… mais à la hausse » car, « dans ce contexte économique difficile, de nombreux confrères ne pourront s’engager dans les nouvelles missions d’urgences, de prévention et de dépistage prévues par la loi de santé ».
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