Le chef de l’État doit annoncer ce soir des mesures concrètes à l’issue du grand débat national auquel les pharmaciens ont participé activement, notamment au travers d'un sondage sur le site de l’Ordre.
L’exécutif saura-t-il mettre en œuvre les chantiers nécessaires pour calmer les inquiétudes de la profession qui sont aussi celles des Français ? À quelques heures de l’intervention du président de la République, toute l’attention se concentre sur les mesures qui seront annoncées par Emmanuel Macron « pour transformer les colères en solutions » et répondre à la crise des Gilets jaunes.
Car si la santé n’était initialement pas prévue au grand débat national lancé mi-janvier par le gouvernement, elle s’est très rapidement attribué une place prépondérante parmi les préoccupations exprimées par la population. Les pharmaciens, dans une consultation lancée en ligne par l’Ordre des pharmaciens entre le 19 février et le 15 mars dernier, ont relayé des attentes similaires (voir article « abonné »). Dans ce sondage, désertification médicale, accès aux soins, coûts de santé, mais aussi ruptures d’approvisionnement… tiennent le haut du pavé. Comme l’analyse Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), parmi les 2 000 réponses reçues sur le site de l’Ordre, « la dispensation protocolisée de médicaments à prescription médicale obligatoire (PMO) dans certaines situations apparaît en tête des propositions pour répondre aux besoins des Français ». De même, 47,3 % des pharmaciens qui se sont exprimés estiment que les ruptures d’approvisionnement des médicaments représentent pour les Français un sujet de grande inquiétude.
Le message semble être déjà passé auprès du gouvernement et des parlementaires. En effet, le projet de loi de santé a fait apparaître récemment plusieurs pistes pour l’amélioration de l’accès aux soins, telles que la dispensation par les pharmaciens d’officine de médicaments de PMO sur la base de protocoles, la généralisation du dispositif simplifié du pharmacien correspondant, ou encore la possibilité pour le pharmacien d’officine, en cas de rupture de stock, de substituer un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) par un autre médicament (voir article « abonné »).
Reste cependant à convertir ces avancées dans les textes législatifs. Et surtout à garantir les fondamentaux de l'officine - monopole et capital - à nouveau mis à mal par l'Autorité de la concurrence.
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