Un jeune couple de médecins vient de s’installer sur les bords de la Dordogne. Dès le 6 février, deux jeunes médecins devraient exercer dans les murs du centre de santé, salariés par la mairie. Il se pourrait qu’un troisième les rejoigne. Voire un quatrième, puisque le conseil municipal a délibéré en faveur de quatre postes. Bergerac est en passe de remettre ses effectifs de médecins à flot. Ou tout au moins d’anticiper sur le départ à la retraite de cinq médecins.
C'est à ses pharmaciens que Bergerac doit cette première victoire contre la désertification médicale. « Preuve que quand les pharmaciens prennent les choses en main, ils obtiennent des résultats », se félicite Adib Benfeddoul. Il est l’un des treize pharmaciens du collectif qui avait tiré la sonnette d’alarme en octobre dernier (voir « Le Quotidien du Pharmacien » du 17 novembre 2016). Il est aussi le premier adjoint de cette ville de 27 600 habitants qui a vu disparaître une vingtaine de médecins généralistes au cours des cinq dernières années. « Nous sommes sans aucun doute les professionnels de santé le plus à l’écoute des inquiétudes des patients. Par conséquent, notre devoir était, dans ce cas, d’alerter les pouvoirs publics », décrit le titulaire. Il ajoute que la prochaine étape sera de recruter le troisième médecin du centre de santé et précise que les médecins libéraux sont également « motivés pour faire venir d’autres confrères ».
Impliquer l'ARS
De fait, les agendas des quatre nouvelles recrues sont déjà remplis en cette période hivernale. Aussi, Ghislaine Laur, également titulaire à Bergerac et l’une des figures de proue du mouvement des pharmaciens, ne s’autorise pas à baisser la garde. « Il ne faut oublier que 40 % des généralistes ont déjà 70 ans. Aussi il faudrait une dizaine de médecins supplémentaires », avance-t-elle.
Comme certains de ses confrères, elle prend au pied de la lettre les promesses de l’ARS. « La directrice de la délégation territoriale de l’ARS Dordogne s’étant engagée personnellement à ce que tout malade sérieux soit pris en charge, nous invitons les patients à s’adresser directement à l’ARS et nous leur en communiquons les coordonnées », déclare Ghislaine Laur, qui se refuse toutefois à opérer un tri parmi les patients.
En novembre dernier, l’ARS Nouvelle Aquitaine sollicitée par « Le Quotidien du pharmacien », confirmait que « tous les signalements auprès de l’ARS de personnes atteintes de maladies chroniques ou graves, sont traités et des solutions sont trouvées avec les médecins libéraux pour leur proposer une prise en charge ».
Par ailleurs l’ARS annonçait que « les médecins généralistes en exercice ont été mobilisés pour accueillir un plus grand nombre d’internes en stage et favoriser leur installation au terme de leurs études ». Enfin, « un projet de Maison de santé pluridisciplinaire a reçu récemment un accord et un autre est en cours d’élaboration, ces deux structures étant prévues sur le Bergeracois », ajoutait l’ARS.
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