Le ministre de la Santé, François Braun, a présenté la feuille de route du numérique en santé 2023-2027. Un plan articulé autour de 4 axes et qui liste 18 priorités et 65 objectifs chiffrés afin de faire du numérique un véritable levier de transformation du système de soins.
Comme l'a résumé le ministre de la Santé, l'objectif de la feuille de route sur le numérique en santé pour la période 2023-2027 est « de rattraper un certain retard sur la e-santé et d'impulser une dynamique collective ambitieuse. (...) La révolution que nous devons désormais réussir, ce troisième virage que nous devons négocier, c’est celui de la systématisation et de la démocratisation des usages du numérique en santé, pour qu’il entre et se fasse une place dans le quotidien de nos concitoyens et des professionnels », explique François Braun. Pour le ministre, le numérique en santé « est une chance pour améliorer nos politiques publiques, pour refonder notre système de santé, pour apporter une réponse aux difficultés d'accès aux soins ». Le ministre n'a pas manqué de rappeler que 10 millions de documents étaient envoyés chaque mois sur Mon espace santé, soit autant qu'en 15 ans avec le Dossier médical partagé (DMP).
Dans cette feuille de route présentée ce mercredi, 4 axes ont été définis. Le premier est centré sur une « prévention active et personnalisée ». Une évolution notamment permise par Mon espace santé. « Dès 2024 seront en place les premiers parcours numériques articulés entre Mon Espace Santé, Santé.fr et le compte ameli. À terme, je souhaite que chacun, depuis un espace numérique unique, puisse avoir accès à ses démarches de santé, à l’information et à la gestion de ses droits d’assurance et de couverture, depuis un tableau de bord global », précise François Braun.
Autre sujet d'importance, l'envoi d'ordonnances aux pharmaciens via des messageries sécurisées. Une pratique qui se met progressivement en place en ce mois de mai et qui doit se généraliser dans les mois à venir. Objectif : en finir avec l'envoi de documents entre professionnels de santé par des messageries type Gmail. « En 2024 je veux que cette messagerie sécurisée soit en place pour permettre des échanges directs avec les différents professionnels de santé et l’envoi de notifications personnalisées de prévention, sur la vaccination et le dépistage, par exemple, en fonction de l’âge et de l’historique médical de chacun », détaille le ministre. En recevant des ordonnances par messagerie sécurisée, le pharmacien « pourra aussi gagner du temps en ayant la possibilité de préparer les prescriptions en amont », souligne le ministère qui a tenu à saluer l'implication du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens et des syndicats sur ce dossier. Ce premier axe présente aussi d'autres ambitions : faire du patient le vrai patron de ces données de santé, mettre en place un vrai carnet de santé numérique de l'enfant et favoriser l'inclusion numérique pour les personnes qui ne sont pas à l'aise avec les nouvelles technologies (dont on estime le nombre à 13 millions).
L'un des principaux écueils à éviter est néanmoins de voir le numérique générer encore plus de tâches pour les professionnels de santé. C'est tout l'enjeu du deuxième axe de la feuille de route. Pour cela, le ministre de la Santé compte « renforcer l'interopérabilité des différentes solutions numériques et intégrer directement Mon Espace Santé aux logiciels métier en ville et en établissement. » Par ailleurs, le numérique en santé fera partie intégrante de la formation des étudiants en santé. « D’ici à 2027, une formation au numérique en santé sera intégrée à l’ensemble des formations initiales du sanitaire, du social et du médico-social, ce qui représente 500 000 élèves », confirme François Braun.
Dans son troisième axe, la feuille de route veut faire du numérique en santé une solution pour faciliter l'accès aux soins, notamment grâce à la télémédecine. Un objectif chiffré a été fixé : faire en sorte que, d'ici à 2025, « un million de patients chroniques aient pu bénéficier d'au moins un acte de télésanté dans leur parcours ».
Enfin, une attention accrue sera portée sur la cybersécurité des établissements de santé, de plus en plus souvent la cible d'attaques.
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