FO Pharmacie dénonce un accord de branche qui nuit aux intérêts des salariés. Pourtant, il entrera en application dès le 1er janvier 2020.
La ligne de fracture entre les organisations syndicales continue de creuser son sillon en matière de prévoyance et de frais de soins de santé. Non-signataire de l’accord de branche conclu le 20 mai 2019, FO Pharmacie dresse la liste et évalue les mesures qui ont été entérinées.
« L’alignement des garanties des salariés non-cadres sur celles des cadres est positif sur le principe », reconnaît Olivier Clarhaut, le secrétaire fédéral de la première organisation salariale, avant de souligner les points de rupture, en particulier : « un taux de cotisation identique pour tous les salariés qui entraîne une augmentation des cotisations des non-cadres, entre 5 et 10 %, avec un impact forcément plus important sur les salaires les plus faibles ». Les frais d’optique sont également visés, avec une baisse des prestations sur les montures de lunettes. « Si le choix se porte sur une monture du panier de soins niveau A " 100 % santé ", la prise en charge sera bien intégrale. Dans le panier de soins supérieur niveau B avec des tarifs libres, le régime remboursera 70 euros par monture, contre 100 euros avant cet accord. Si l’on ne veut pas de la monture " low-cost " à 30 euros, on sera moins bien remboursé par la complémentaire », dénonce Olivier Clarhaut.
Au regard de ce bilan jugé « défavorable aux salariés », seules FO et l’UNSA n’ont pas signé cet avenant, accompagnées du côté patronal par l’USPO. Les quatre autres organisations salariales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT) ont fait bloc autour de la FSPF. Une incohérence pour Olivier Clarhaut qui s’étonne que « des organisations syndicales représentant les salariés de la branche puissent apposer leur signature sur un texte qui nuit incontestablement à leurs intérêts ». Selon lui, « en mélangeant deux sujets distincts - les améliorations liées au dispositif législatif du 100 % santé et l’harmonisation des garanties conventionnelles - la FSPF a complexifié ce dossier à l’occasion du 100 % santé ».
Sans pouvoir d’opposition détenu par les parties non-signataires, l’accord majoritaire entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain dans toutes les officines adhérentes à la FSPF ou passées chez l’assureur recommandé APGIS. Les officines restées chez l’assureur historique Klésia bénéficient d’un sursis, elles pourront attendre l’extension de l’accord pour appliquer ces nouvelles dispositions.
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