L’épidémie de Covid a mis la santé sur le devant de la scène et tous les acteurs associés, de l’industrie pharmaceutique aux soignants, ainsi que leur mobilisation « exceptionnelle » pour découvrir, fabriquer et administrer des vaccins efficaces à l’échelle mondiale. Jamais les indicateurs de confiance dans les vaccins et les médicaments n’ont été aussi hauts, tout comme les préoccupations en matière de santé et de souveraineté sanitaire, un « sujet quasi ignoré avant la crise ». Ces préoccupations sont tout aussi prégnantes désormais au sommet de l’État.
Dans ce contexte, les Entreprises du médicament (LEEM) présentent 27 propositions directement aux équipes des candidats à la présidentielle et à travers sa plateforme « Construire ensemble notre futur en santé ». Elles répondent à quatre objectifs : faire de la France le leader européen du médicament en soutenant massivement la recherche et l’innovation, faire de l’industrie pharmaceutique le fer de lance de la réindustrialisation, faire de l’accès des patients aux traitements une grande priorité nationale, et réformer la politique du médicament pour plus de simplicité et d’efficacité. Dans ce cadre, Frédéric Collet, président du LEEM, rappelle qu’il est « très difficile de développer un secteur, aussi stratégique soit-il, sans lui donner des marges de croissance ». C’est pourquoi l’un des défis à relever dans la prochaine mandature « sera de savoir comment faire face à la vague d’innovations sans précédent qui va se présenter dans les années à venir et face à laquelle la contraction du budget médicament (...) ne sera plus de mise ».
Un ministère de la Santé régalien
Au-delà de l’appel à développer des « écosystèmes plus attractifs pour les investissements » dans la recherche, le développement et la production des nouveaux médicaments, à « décloisonner largement recherche académique et industrielle », ou à « amplifier la mise en place d’une politique fiscale adaptée aux enjeux du renforcement de l’autonomie sanitaire », Frédéric Collet insiste sur le soutien nécessaire aux PME et TPE qui constituent plus d’un tiers du secteur et « souffrent en premier lieu des politiques de régulation excessives ». Il insiste également sur « l’enveloppe budgétaire médicament » qui ne répond pas aux besoins de santé, de financement de l’innovation et de relocalisation des activités industrielles. Il faut donc « recapitaliser le budget du médicament laissé exsangue par plus d’une décennie de régulation totalement disproportionné ». Pour y parvenir, le LEEM souhaite une organisation administrative agile et coordonnée et une politique du médicament sous la gouvernance resserrée à la fois d’un « grand ministère » de la Recherche, de l’Industrie et de l’Innovation et d’un « ministère de la Santé régalien aux compétences élargies », « centré sur la santé publique » et déchargé de la gestion des comptes sociaux qui reviendrait au ministère des Comptes publics.
Le projet détaillé du LEEM est à découvrir sur son site, ainsi que sur son comparateur lasantecandidate.fr qui permet de « scanner les propositions des candidats » dans tous les domaines touchant à la santé.
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