Les doyens des facultés de médecine, d'odontologie, de maïeutique et de pharmacie ont exposé le 11 décembre leurs propositions pour une réforme de l’accès aux études de santé. De leur côté, les étudiants en pharmacie réitèrent leur désaccord face à des propositions « qui ne font que reproduire les erreurs du passé ».
Alors que le rapport devrait être officiellement remis la semaine prochaine à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, et à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, les membres de la Conférence des présidents d'université (CPU) et les Conférences des doyens de médecine, d'odontologie, de pharmacie et de maïeutique en ont dévoilé hier les grandes lignes.
Des informations concernant les points forts de cette réforme, comme la création d’un portail santé et d’une filière « mineure santé », sorte de passerelle, avaient déjà filtré dans la presse au début de la semaine dernière. Hier, les doyens ont confirmé la fin du redoublement en première année. En cas d'échec, les étudiants seraient réorientés vers une deuxième année de licence d'une autre filière, mais pourraient retenter leur chance l’année suivante. Des chiffres « plancher » et « plafond » remplaceront le principe du numerus clausus. Cependant, même assoupli, ce principe continuera de contingenter l’accès aux études. Celles-ci seront toutefois ouvertes aux étudiants issus de licences de mathématiques, biologie, sciences humaines et sociales…
La semaine dernière, déjà, les étudiants des filières santé, et tout particulièrement l’ANEPF, avaient fustigé cette réforme de l’accès aux études « qui ne fait que reproduire les erreurs du passé et la catastrophe de la PACES* » (lire la tribune parue dans « le Quotidien du Pharmacien »).
Aujourd'hui, Antoine Soula, vice-président de l’ANEPF, chargé de l’enseignement supérieur, se dit surpris de la tenue de la conférence de presse des doyens. Il s'interroge sur les conséquences de telles propositions sur l'orientation des étudiants ayant échoué en première année. Les étudiants en pharmacie se sont en effet prononcés en faveur de la création, dans chaque faculté santé, d'une filière « majeure santé ». Alors que ces filières pourraient répondre à de véritables besoins, ils ne semblent pas avoir été écoutés. Autre anachronisme relevé, à l'heure où l'interprofessionnalité est de mise dans les discours politiques, la formation des kinésithérapeutes ne semble pas être associée à cette réforme.
*Première année commune aux études de santé.
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