L’Autorité polynésienne de la concurrence vient d’émettre une série de recommandations pour faire évoluer le fonctionnement du secteur de la distribution pharmaceutique dans le territoire. Avec à la clé, la possibilité de réaliser d’importantes économies.
Dans un avis qu’elle vient de publier, l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC) propose différentes mesures visant à améliorer l’accès de la population au médicament et aux services pharmaceutiques, tout en diminuant le coût et le prix des spécialités en Polynésie française. Avec cet objectif, l’instance préconise donc d’assouplir les conditions d’implantation et de création d’officines, en révisant à la baisse le seuil permettant l’ouverture d’une pharmacie. Avec 44 officines, la Polynésie française compte en effet aujourd’hui une pharmacie pour 6 177 habitants, contre une pour 4 072 habitants en Nouvelle-Calédonie, et une officine pour 2 964 habitants en France métropolitaine et dans les départements d'outre-mer.
Mais l’APC considère aussi qu’un « meilleur accès de la population aux médicaments passe également par une réflexion sur les circuits de distribution et sur les frontières du monopole officinale ». En clair, elle envisage la possibilité de vendre hors des officines certains produits dits « frontière », tels que les tests de grossesse et les produits pour les lentilles, mais aussi certains produits d’automédication, sous réserve d’une réglementation stricte des modalités pratiques.
Afin de réduire les prix des médicaments, l’APC recommande notamment de supprimer les droits d’importation (9 %) sur les produits d’origine hors communauté européenne, de ne plus indexer le prix des médicaments génériques sur leur prix public TTC (donc avec TVA) métropolitain et d’introduire des mécanismes incitatifs pour favoriser leur généralisation.
Parallèlement, l’APC juge nécessaire de déconnecter, du moins partiellement, l’économie des officines de celle du médicament, et de trouver d’autres sources de revenus pour les pharmaciens. « Il s’agit de légitimer à nouveau la profession comme profession de santé. Cela peut passer par de nouveaux services (suivi de patients chroniques, suivi vaccinal, bilans de médication…), qui seraient rémunérés par honoraires. Tout en améliorant encore l’accès de la population aux soins, cette réforme d’ampleur consoliderait la place des pharmaciens dans la société polynésienne, ainsi que l’économie des officines, et ferait du secteur de la distribution du médicament un secteur en phase avec les impératifs de l’époque », explique Jacques Mérot, président de l’Autorité polynésienne de la concurrence, sur le site « Tahiti Infos ». Une réforme qui ressemble en tout point à celle mener actuellement en France métropolitaine.
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