La délivrance des médicaments à l’unité a été adoptée par les députés le 13 décembre. Le gouvernement s’engage à consulter les pharmaciens préalablement à la rédaction des décrets d’application.
La dispensation à l’unité sera mise en œuvre au plus tard le 1er janvier 2022, pour certains médicaments lorsque leur forme le permet. Cet amendement gouvernemental a été adopté ce 13 décembre par l’Assemblée nationale, dans le cadre du débat sur le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. L’ensemble des 17 amendements visant à le supprimer ont été rejetés ou abandonnés.
Toutefois, une concertation sera menée avec l’ensemble des parties prenantes avant la rédaction des décrets d'application. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, consultera les professionnels de santé, dont les pharmaciens qui ont fait part de leur appréhension. Les pharmaciens s'interrogent notamment sur la traçabilité des médicaments et la sécurité du patient, comme le signalait l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) en début de semaine. Le syndicat, « fermement opposé à la dispensation à l’unité, contrairement aux positions ambiguës et contradictoires de certains », indique qu'il « sera particulièrement mobilisé pour limiter autant que possible sa mise en œuvre et la rendre inutile. La signature du prochain avenant précisant notre intervention pharmaceutique sur la dispensation adaptée relève déjà de cette stratégie et permettra de lutter pour le bon usage et contre le gaspillage de médicaments ».
De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), opposée à la dispensation à l’unité systématique pour tous les médicaments, prend acte de la décision des députés de la restreindre à quelques traitements. Pour le syndicat, la dispensation à l’unité ne pourra être mise en œuvre sans l’accompagnement d’un modèle économique. « À ce jour, aucune rémunération du pharmacien n’est prévue. Or aucun pharmacien ne pourra s’engager dans la dispensation à l’unité sans contrepartie financière. La FSPF réclame d’ailleurs depuis des années une rémunération spécifique pour l’acte de fractionnement des stupéfiants », déclare Philippe Besset, président de la FSPF.
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