Le nombre d'incidents de sécurité informatique visant des établissements de santé a doublé en 2021 par rapport à 2020, selon l'Agence du numérique en santé (ANS).
L'an dernier, pas moins de 730 déclarations d'incidents ont été signalées à l'ANS contre 369 l'année précédente. Des chiffres dévoilés par le directeur de l'expertise, de l'innovation et de l'international de l'ANS, Marc Loutrel, lors du Cybercamp santé organisé le 8 février à Lyon. Si l'année 2020 avait déjà été « exceptionnelle », selon ses mots, la crise sanitaire n'a fait qu'aggraver ce phénomène en 2021. En cause, les failles dans les systèmes informatiques de nombreux établissements de santé et l'appétit des hackers qui lorgnent les données de santé des patients dont la revente peut rapporter gros. Preuve que ce problème ne cesse de prendre de l'ampleur, la structure dirigée par Marc Loutrel a également envoyé 2 000 alertes à des établissements de santé en 2021 pour les prévenir d'un risque d'attaque imminent. Un chiffre qui a augmenté de 150 % en un an.
Selon Marc Loutrel, ces cyberattaques sont le fait de hackers basés dans différentes régions du monde. « Certains faisceaux de preuves mènent vers l'Europe de l'Est, précise-t-il. Derrière ces attaques il y a bien souvent un objectif financier, et, dans une moindre mesure, politique. » Ces dernières semaines, de nombreuses attaques avaient également pour but de créer puis de vendre de faux passes sanitaires, en piratant les données de médecins ou de pharmaciens.
Outre les risques qu'elles font peser sur la protection des données de santé, ces attaques peuvent également avoir de graves conséquences sur l'organisation des établissements de santé et donc, par ricochet, sur la prise en charge des patients. Ainsi, selon un rapport de l'ANS daté de 2020, « 34 incidents de sécurité informatique ont mis en danger la santé des patients en 2020 ». Sur ce dernier point, le chiffre pour 2021 n'est pas encore connu. Quant aux cyberattaques dans leur ensemble, « il ne faut pas croire que la menace va diminuer », estime Marc Loutrel.
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