La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est parvenue, in extremis, à apporter une condition substantielle à l’amendement au PLFSS portant sur l’approvisionnement en médicament d’une population dépourvue d’officine.
Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 a été adopté par les députés dans la nuit du 26 au 27 novembre. Un ouf de soulagement pour la FSPF qui a joué la montre pour modifier le texte initial de l’amendement 530 à l’article 44. N’ayant pas été consulté sur le contenu de cet amendement déposé dans la nuit de vendredi à samedi derniers, le syndicat n’avait d’autre solution pour se faire entendre que d’obtenir une modification de dernière heure. « Il s’agissait auparavant de consulter notre assemblée générale sur ce texte qui divisait et surtout soulevait de nombreuses interrogations », expose Philippe Besset, président de la FSPF.
Le premier point qui interpellait le syndicat était l’extension au domaine du médicament de l’article 51 (voie dérogatoire) qui encadrera le dispositif prévu. « Cela ouvre la porte à des différentiels de prix sur le territoire et à des disparités de prise en charge selon les ARS », souligne le président de la FSPF. Deuxième objection soulevée par le syndicat : ce dispositif risque de favoriser à outrance les ouvertures de pharmacie dans des zones fragiles. Pour autant, parmi les adhérents de la FSPF, certaines voix se sont élevées pour défendre les populations abandonnées. « Un argument recevable d’autant plus que l’approvisionnement est notre mission principale », remarque Philippe Besset. Mais d’autres membres de la FSPF arguent de l’immobilisme des pouvoirs publics pour garantir la survie économique des officines, les mêmes pouvoirs publics qui « en pompiers pyromanes veulent aujourd’hui éteindre l’incendie ».
À contrecœur, mais dans l’intérêt des populations, la FSPF se résout donc, après un débat houleux, à adresser en toute urgence une proposition d’amendement aux députés restreignant le dispositif d’approvisionnement à partir d’une pharmacie d’une commune limitrophe ou la plus proche, aux communes dont les pharmacies ont dû fermer leurs portes et n’ont pas trouvé de repreneurs. Le suramendement est accepté et voté dans le texte du PLFSS. « J’ai cependant prévenu Agnès Buzyn, ministre de la santé, que je serai particulièrement vigilant à la rédaction des protocoles », précise Philippe Besset.
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