L’accès aux soins devient difficile dans certains endroits du territoire. Selon un sondage BVA* réalisé pour le Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), 63 % des Français déclarent avoir été au moins une fois dans l’impossibilité de consulter un médecin (généraliste ou spécialiste) dans un délai raisonnable. Et pour 15 % des répondants, cette impossibilité s’est traduite par un renoncement aux soins. Au total, plus de 7 Français sur 10 estiment que l’État devrait intervenir pour réguler l’installation des médecins libéraux. Parmi eux, 55 % plébiscitent la contrainte, soit en limitant l’installation des médecins dans les zones où ils sont déjà en nombre suffisant (29 %), soit en obligeant des médecins à s’installer dans les zones où ils sont en nombre insuffisant (26 %). Conclusion du CISS : pour faire reculer les déserts médicaux, il faut encadrer l’installation des praticiens. Le collectif, qui regroupe une quarantaine d’associations de patients, demande aux autorités de mettre en place une carte sanitaire libérale opposable (pour l’ouverture de cabinets médicaux) et de soumettre les médecins « à une demande d’autorisation administrative en vue de leur installation ». Il plaide également en faveur du transfert de certains actes médicaux vers d’autres professionnels de santé.
Des propositions que rejette la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « La mise en place d’une obligation d’installation dans des zones déficitaires sera un échec, à l’instar des autres pays européens qui y ont renoncé », affirme l’organisation. Elle ajoute : « Comment peut-on contraindre des médecins à s’installer dans des zones où l’État lui-même s’est désengagé ? » Pour la CSMF, toute obligation imposée au médecin aura des conséquences pour le patient. « Une "carte sanitaire", tout comme la carte scolaire, attribuera un médecin à chaque Français, explique le syndicat. Et si cela ne convient pas, le patient devra payer de sa poche. »
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