Après les infirmiers, c’est au tour des médecins de réclamer un stock de vaccins antigrippaux dans leurs cabinets pour améliorer la couverture vaccinale. C’est en tout cas la solution proposée par la Confédération des syndicats médicaux de France (CSMF) face aux mauvais chiffres de la campagne de vaccination actuelle.
Les médecins vont-ils disposer de stocks de vaccins contre la grippe ? La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) l'espère. Dans un communiqué, son président, le Dr Franck Devulder, alerte sur le retard de la campagne de vaccination, dont le décrochage « se poursuit jour après jour ». Ainsi, « si la tendance devait se poursuivre, la couverture vaccinale pourrait être la plus basse depuis 4 ans, ce qui signifierait que nous vaccinerions entre 400 000 et 500 000 personnes de moins que l'an dernier dans la tranche des plus de 65 ans », affirme-t-il.
En conséquence, le Dr Franck Devulder estime qu'il « est urgent de donner aux médecins libéraux la possibilité de disposer de stocks de vaccins dans leurs cabinets. C'est une condition essentielle qui permettra d'inverser la tendance ».
Une position partagée par Fédération nationale des infirmiers (FNI) qui, déplorant « un glissement de leur patientèle » vers l’officine en ce qui concerne la vaccination, a récemment demandé que les cabinets infirmiers puissent disposer d’un stock de vaccins pour « permettre aux patients d’être directement vaccinés par l’IDEL » et fluidifier les parcours patients « afin d’améliorer la couverture vaccinale » qui est très faible.
De mauvais chiffres observés aussi bien par IQVIA que par GERS Data. Selon des données dévoilées hier, la couverture vaccinale des 65 ans et plus affiche un retard de 4 % par rapport à l’an dernier, mais aussi de 15 % versus 2021, de 23 % versus 2020 et de 6 % versus 2019. Autrement dit, la couverture vaccinale contre la grippe de la population cible était meilleure avant la crise du Covid qu’aujourd’hui… Une source d’inquiétude pour les professionnels de santé comme pour le gouvernement, au moment où trois régions métropolitaines ont franchi le seuil pré-épidémique. Tous appellent les Français à se faire vacciner le plus rapidement possible, car la vaccination n'atteint sa pleine efficacité que 15 jours après l'injection.
Si les infirmiers, et maintenant les médecins par la voix de la CSMF, estiment qu’un stock de vaccins dans leurs cabinets permettrait d’améliorer la situation, le GERS estime pour sa part que le réflexe pharmacien est désormais acquis. Malgré des disparités régionales, la majorité des vaccinations antigrippales est réalisée en pharmacie, ce qui n’était pas le cas un an plus tôt. C’est en Île-de-France que ce réflexe est le plus développé, avec un taux de 71 % des vaccinations effectuées à l’officine, suivi par l’Auvergne-Rhône-Alpes (60 %). Seules les pharmacies de la Corse (46 %) et du Nord (47 %) n’ont pas encore franchi la barre des 50 %.
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