Le camion blanc, prototype présenté à la presse, semble banal. Sur les côtés, on peut lire « DOK’ICI, cabinet médical mobile ». À l’intérieur, on découvre un cabinet équipé : table d’examen, stéthoscope, toise, pèse-personne, point d’eau, échographe, électrocardiographe et défibrillateur. Ce camion a vocation à rayonner dans les villages déficitaires afin de proposer des permanences médicales mobiles. Conçu par l’ACESO, l’association gestionnaire de centres de santé pour omnipraticiens et soins de premiers recours, ce projet a mûri pendant deux ans.
Concrètement, au premier trimestre 2019, l’association va créer quatre centres de santé, ouverts 64 heures par semaine, et dotés de 3 à 4 médecins, un infirmier et un coordinateur administratif, tous salariés. Ensuite, l’association signera une convention de prestation de service (avec les communes déficitaires ou la communauté de communes) pour définir les jours et heures de présence du cabinet mobile attaché à chaque centre.
Les permanences seront annoncées dans la presse et les magazines municipaux et viendront en complément de l’offre médicale fixe apportée par le centre de santé. Les praticiens pourront alterner les consultations en centre de santé ou en camion. « Nous avons reçu le soutien du conseil de l’Ordre des médecins pour ce projet », souligne le Pr Jean-Louis Touraine, député LREM du Rhône, et président de l’ACESO.
Salariat et secrétariat mutualisé
Pour ces praticiens mobiles, les avantages sont multiples : statut de salarié du centre de santé ; temps de travail fixe (35 heures) ; congés payés ; droits à la formation ; prise en charge coordonnée du patient avec partage du dossier médical informatisé ; réunions de concertation pluridisciplinaires ; accès à un plateau technique, mais aussi secrétariat mutualisé dédié aux relations avec la caisse primaire, à la prise de rendez-vous ou la logistique.
Pour les patients, ce modèle inédit permettra d’associer le nouveau centre de santé ouvert toute la semaine (8 heures à 20 heures) et les samedis de 8 heures à 12 heures dans un territoire déficitaire, et donc une annexe mobile, détachée directement du centre, qui viendra apporter (en camionnette) l’offre médicale au plus près des besoins.
Dans un premier temps, l’association va donc ouvrir quatre centres de santé : dans l’Ain (Bourg-en-Bresse), en Ardèche (Annonay), dans le Rhône (au sud de Lyon) et en Haute-Loire (Puy-en-Velay). Si l'expérience est concluante, le concept pourrait s'étendre.
Le projet a reçu des financements de la région et de l’agence régionale de santé (ARS). Les premiers cabinets médicaux mobiles opérationnels sont attendus au premier trimestre 2019.
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