Sur Doctolib, on peut trouver un professionnel de santé proche de chez soi, un créneau pour se faire vacciner contre le Covid mais on peut également prendre rendez-vous avec… des naturopathes proposant l'urinothérapie, des iridologues, des "thérapeutes" spécialisés sur les soins Reiki ou encore des médiums en capacité de communiquer avec les défunts.
Ces derniers jours, des utilisateurs de la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne ont constaté que Doctolib référençait des praticiens adeptes des pseudosciences. Maître de conférences à l'Université de Paris, Tristan Mendès-France a notamment interpellé Doctolib sur la présence de disciples de l'inénarrable Thierry Casasnovas, le chantre du crudivorisme, qui a fait l'objet d'innombrables signalements à la Miviludes (la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) et d'une information judiciaire pour « exercice illégal de la profession de médecin », « abus de faiblesse » et « pratiques commerciales trompeuses ». Sur Doctolib, il est aujourd'hui possible de prendre rendez-vous avec certains thérapeutes autoproclamés qui proposent les méthodes de Thierry Casanovas pour rester en bonne santé ou soigner les maladies. Parmi elles, l'urinothérapie, la coprothérapie (se soigner grâce aux excréments), ou la consommation de jus d'herbe d'orge. Des thérapeutiques qui, cela va sans dire, n'ont été approuvées par aucune étude scientifique.
Trouvé sur le site d’un naturopathe qui fait la promo de l’urinothérapie et qui vend ses services sur doctolib.
— Tristan Mendès France (@tristanmf) August 20, 2022
(NB : ça n’est pas Tal Schaller)https://t.co/Ud9QgDXDvb pic.twitter.com/jZjkStvIty
Un exemple qui est loin d'être isolé. Sophrologues, acupuncteurs, homéopathes, iridologues… tous ces spécialistes du bien-être, qui ne disposent d'aucun diplôme pour certains d'entre eux, ont-ils vocation à se retrouver sur un site prétendument sérieux comme Doctolib ? Interrogé par « Le Parisien », le PDG de la plateforme, Stanislas Niox-Château estime que oui. « La demande est là. Ce n’est pas à nous de dire si ces activités sont efficaces ou utiles. Elles sont légales, nous n’avons donc pas de raison d’empêcher les praticiens d’être inscrits sur notre site », s'est-il justifié. Stanislas Niox-Château estime par ailleurs que les utilisateurs ne tombent pas par hasard sur ces pseudo-thérapeutes et que lorsqu'ils en trouvent la plateforme précise qu'il s'agit de « praticiens exerçant une profession non réglementée » ou que « leur diplôme n'est pas reconnu par l'État ». Toujours selon le PDG de Doctolib, ces derniers ne représentent que 3 % des 170 000 professionnels référencés sur la plateforme. Stanislas Niox-Château a tout de même promis que son entreprise vérifierait les profils de certains de certains thérapeutes adeptes des "médecines parallèles", en particulier ceux ayant déjà fait l'objet de signalements aux autorités.
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