Face aux difficultés d'approvisionnement en médicaments dénoncées par les hôpitaux, notamment dans les services de réanimation et de soins intensifs, le gouvernement autorise l'utilisation de médicaments vétérinaires pour un usage humain.
Un décret du 2 avril, paru ce matin au « Journal officiel » et entrant en vigueur immédiatement, prévoit la possibilité par les établissements hospitaliers d'utiliser des médicaments vétérinaires lorsqu'ils ne parviennent pas à s'approvisionner en spécialités à usage humain. Il faut que ces médicaments vétérinaires aient une autorisation de mise sur le marché (AMM) et présentent la même substance active, le même dosage et la même voie d'administration que les médicaments humains manquants. Dans ce cas, ils peuvent être prescrits, préparés, dispensés et administrés en milieu hospitalier.
La liste de ces médicaments et leurs principes actifs désignés par leur dénomination commune internationale, ainsi que leurs conditions de préparation et d'emploi sont fixées par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et publiées sur son site Internet. Pour le moment, seul le propofol peut être utilisé. L'ANSM a également mis en ligne son rapport d'évaluation pour une utilisation en médecine humaine de deux spécialités vétérinaires contenant cette molécule.
Leur utilisation doit être inscrite dans le dossier médical du patient. Le recueil d'informations concernant les effets indésirables et leur transmission à l'ANSM et au centre régional de pharmacovigilance territorialement compétent sont assurés par le professionnel de santé prenant en charge le patient.
Notant que des cabinets vétérinaires ont été sollicités par des établissements hospitaliers avant même la parution de ce décret, le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires précise que la fourniture en médicaments vétérinaires auprès des hôpitaux est réalisée par les industriels et les grossistes-répartiteurs. En aucun cas les stocks des vétérinaires ne font l'objet d'une réquisition, ils restent réservés aux animaux.
Cette décision intervient alors que les vétérinaires et les laboratoires d'analyse vétérinaires, ainsi que les producteurs de tests pour animaux, se sont organisés pour répondre présents face à l'épidémie de Covid-19. Plus de 5 000 vétérinaires, sur les 18 000 présents sur le territoire, sont prêts à seconder les médecins. De même, les laboratoires vétérinaires peuvent participer aux tests virologiques, d'autant que les coronavirus sont bien connus en médecine vétérinaire et les dépistages spécifiques également. Leurs propositions n'ont, à ce jour, pas rencontré d'écho favorable en dehors de leurs offres de fourniture de matériel. Ils ont ainsi déjà mis à disposition d'établissements de santé des respirateurs, pousses seringues, blouses, moniteurs de surveillance et concentrateurs d'oxygène.
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