Allemagne

Des délivrances raisonnables de paracétamol

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Publié le 24/03/2020
Le ministère de la santé allemand a demandé aux pharmaciens du pays de ne plus délivrer que des quantités « raisonnables ou habituelles » de paracétamol, afin d’éviter que certains patients ne se constituent des réserves préjudiciables à un bon approvisionnement.

La démarche du ministère vise les pharmacies mais aussi les médecins, priés de ne pas prescrire du paracétamol de manière excessive. Mercredi dernier, plusieurs pharmacies virtuelles annonçaient par ailleurs avoir dû limiter leurs ventes en ligne de paracétamol.

Dans le même temps, un certain nombre de laboratoires et de grossistes font état de légères difficultés de livraison, sans parler pour autant de ruptures de stock. Il n’en reste pas moins que les quatre principaux grossistes allemands ont annoncé aux officines qu’ils réduisaient le nombre de leurs tournées quotidiennes, et surfactureront les livraisons de petites quantités. Les grossistes sont confrontés en effet à un afflux inhabituel de commandes, aggravé par un manque de personnel dû aux absences liées aux événements actuels, beaucoup de leurs employés devant rester chez eux pour raisons familiales. De plus, ils n’ont plus assez de caisses de livraisons, car les officines ne les leur retournent pas assez rapidement, ont-ils expliqué.

Les pharmaciens allemands pessimistes

Par ailleurs, les pharmaciens allemands se montrent actuellement plutôt pessimistes par rapport à l’évolution de la crise, et pensent majoritairement que les restrictions apportées à la vie quotidienne de la population pourraient durer de quatre à huit semaines, voir encore plus longtemps. Plus de 80 % des officinaux redoutent des ruptures de stock massives, et craignent aussi un afflux de patients de plus en plus difficile à gérer, surtout s’ils venaient à être confrontés à un nombre croissant de collaborateurs malades.

Pour faire face à ce risque, deux des 16 ordres régionaux du pays, ceux de Berlin et de Hesse (région de Francfort) viennent d’autoriser les pharmaciens à réduire la durée d’ouvertures de leurs officines, afin d’assurer justement une meilleure disponibilité des personnels pendant les heures d’ouvertures, ceux-ci devant souvent, de surcroît, s’occuper de leurs enfants qui n’ont plus école, ou d’autres proches. D’autres régions devraient rapidement leur emboîter le pas.

Denis Durand de Bousingen

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3589