La présentation du plan de déconfinement par le Premier ministre Édouard Philippe devant l’Assemblée nationale dévoile une stratégie prudente et conditionnée à la discipline des Français. Le programme « protéger, tester, isoler » ne se mettra pas en place sans la poursuite de l’effort collectif.
Les grandes lignes de l’architecture du futur déconfinement progressif sont jetées. Le principe : apprendre à vivre avec le virus. Les trois axes clés : protéger la population, éviter une deuxième vague de contamination et adapter la stratégie nationale aux réalités locales. Il s’agit de mettre en œuvre, dès la sortie du confinement fixée au 11 mai, le triptyque « protéger, tester, isoler ». La protection, de soi et des autres, s’appuie toujours sur les gestes barrières et la distanciation physique, auxquels s’ajoute « le port du masque dans certaines situations ».
Des masques pour tous.
Dans ce cadre, l’État souhaite organiser l’effort collectif pour une mise à disposition effective des masques grand public. Le Premier ministre indique en effet qu’en attendant que des masques soient disponibles dans tous les commerces, il faut le concours du plus grand nombre, que ce soit des entreprises pour qu’elles équipent leurs collaborateurs, l’État et les régions qui viendront en aide aux TPE et travailleurs indépendants, la Poste qui proposera une plateforme de e-commerce à partir de jeudi… Et de citer « les pharmacies et la grande distribution qui seront invitées à vendre des masques dans des conditions que nous définirons avec elles, pour éviter les phénomènes de pénurie des masques jetables ou lavables ». Alors que des représentants de la profession s’étaient positionnés pour distribuer des masques pris en charge par l’assurance-maladie aux publics les plus fragiles économiquement, Édouard Philippe précise qu’une « enveloppe hebdomadaire de 5 millions de masques lavables » sera mise à disposition par les préfets, les maires et les départements pour les « citoyens en état de grande précarité », via les CCAS et les acteurs associatifs. À noter l’obligation du port du masque dans certaines situations, notamment dans les transports en commun, les taxis et VTC sans vitre de protection, les collèges… et les commerçants pourront l’exiger pour permettre l’accès à leur magasin.
Dépistage massif.
Édouard Philippe a confirmé l’engagement d’un dépistage massif à la sortie du confinement, de l’ordre de 700 000 tests virologiques par semaine dès le 11 mai, tests qui seront intégralement pris en charge par l’assurance-maladie. Toute personne positive au test sera isolée, soit à son domicile, soit dans un lieu dédié, et tous ses contacts seront recherchés et testés. Ce traçage demande la mobilisation des professionnels de santé libéraux « en première ligne » qui recevront notamment l’appui des équipes de l’assurance-maladie, mais aussi de « brigades » qui pourraient être constituées « des personnels des CCAS, des départements, d’associations comme La Croix Rouge… » L’appui de l’outil numérique StopCovid est encore à l’étude mais permettrait, dans les centres urbains où la densité de population est forte (transports en commun par exemple), de faciliter le traçage de la chaîne de transmission, tout en garantissant l’anonymat des personnes concernées. « Un débat et un vote spécifique seront organisés dès que l’application fonctionnera », a promis le Premier ministre aux députés.
Un déconfinement sous conditions et par étapes.
Avant d’en arriver au déconfinement, Édouard Philippe indique suivre avec attention tous les indicateurs, département par département, pour éviter absolument « une deuxième vague qui conduirait à un reconfinement ». Autrement dit : d’une part, le déconfinement pourra être différent selon les zones géographiques en fonction de la circulation ou non du virus ; d’autre part, si les indicateurs ne sont pas au vert à cause d’un relâchement, « nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons plus strictement ».
En outre, le retour à une vie « normale » n’est, quoiqu’il arrive, pas pour tout de suite. Le Premier ministre a ainsi dévoilé plusieurs dates butoirs à prendre en compte. Rendez-vous d’abord le 7 mai pour savoir si la sortie du confinement est maintenue le 11 mai selon les conditions évoquées aujourd’hui. Il s’agira alors d’une première phase de déconfinement jusqu’au 2 juin, au cours de laquelle l’efficience des mesures en place sera évaluée. À la fin du mois de mai, il sera temps de statuer si le pays entre dans une 2e phase de déconfinement au 2 juin, dont pourrait faire partie la réouverture des lycées, mais aussi des cafés et restaurants. « Ce que je propose, c’est un régime de libertés dans lequel nous devons fixer des exceptions. Ce sont des règles contraignantes mais je compte sur le civisme de nos compatriotes car il en va de notre santé à tous (…) Aucun plan ne permettra d’endiguer cette épidémie si la chaîne virale n’est pas remplacée par une chaîne de solidarité. »
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine