Au lendemain de la démission d'Aurélien Rousseau, les représentants des pharmaciens espèrent que les dossiers en cours ne seront pas mis en pause et saluent le travail mené par le désormais ex-ministre durant ses 5 mois d'exercice.
Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a quitté ses fonctions le 20 décembre, en réaction à l'adoption de la loi immigration au Parlement. Après Agnès Buzyn, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon (pendant seulement quelques jours), François Braun et donc Aurélien Rousseau, c'est Agnès Firmin Le Bodo, nommée par intérim, qui devient donc la sixième ministre de la Santé depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022. Une « valse des ministres » qui préoccupe les représentants des professionnels de santé. Alors que les négociations conventionnelles sur le volet économique entre les pharmaciens et l'assurance-maladie viennent tout juste de commencer, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), espère premièrement que « la lettre de cadrage sera gardée » telle qu'elle a été rédigée. Durant les 5 derniers mois, Pierre-Olivier Variot n'aura pu rencontrer physiquement Aurélien Rousseau qu'une seule fois, lors de la présentation de la charte contre les pénuries de médicaments. « C'est un homme de conviction qui était capable d'aller chercher des arbitrages. Il était investi, notamment sur le sujet des pénuries, il avait envie de faire… », juge le président de l'USPO qui aimerait voir un ministre s'installer dans la durée. « Il ne faut pas que son départ retarde le traitement de certains dossiers. Cela fait déjà deux fois que la présentation de la feuille de route pour lutter contre les pénuries de médicaments est reportée, or nous avons besoin de ce texte », rappelle-t-il.
De son côté, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) souligne les bonnes relations entretenues avec Aurélien Rousseau durant son bref passage au ministère. « C'est une personne qui avait toute ma confiance. Lors de la manifestation du 21 novembre, nous avions pu avoir un long échange sur l'avenir de la pharmacie d'officine. Il tenait compte de ce qu'on lui disait. » Le président de la FSPF comprend les raisons qui ont poussé Aurélien Rousseau à renoncer à son poste, notamment par rapport aux futures modifications concernant l'Aide médicale d'État (AME) qu'Aurélien Rousseau aurait été contraint de porter s'il était resté en poste. Se pose désormais la question de la poursuite des dossiers en cours lors des prochaines semaines. « Sur tous les sujets santé, l'accès aux soins, la fin de vie, le grand âge… Il ne faut pas qu'il y ait de blanc », souligne Philippe Besset.
Le président de la FSPF tient à saluer la nomination d'Agnès Firmin Le Bodo (jusqu'à présent ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé), même si l'arrivée, en intérim, de celle qui est pharmacienne de profession va avoir des conséquences sur le traitement des sujets relatifs aux officinaux. « Agnès Firmin Le Bodo est toujours pharmacienne en activité, elle ne peut donc pas s'occuper des dossiers liés à l'officine, car il y a un lien d'intérêt manifeste. Avec sa nomination à la Santé, les pharmaciens n'ont plus de ministre de référence. Les sujets qui concernent directement la pharmacie d'officine seront traités par Matignon », explique Philippe Besset, pas forcément inquiet par cette situation. « C'est le directeur général de la CNAM qui dirige les négociations, le travail du quotidien continuera d'être mené avec les services du ministère. Avec Agnès Firmin Le Bodo, nous pourrons travailler sur l'ensemble des sujets de santé hors pharmacie », résume-t-il.
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