Le Danemark a annoncé hier qu'il renonçait définitivement à utiliser le vaccin AstraZeneca, une première parmi les pays européens qui avaient commencé à l'utiliser. Le pays se retrouve désormais avec 200 000 doses sur les bras.
Avec la Norvège, le Danemark était le seul pays européen qui avait décidé de ne pas reprendre la vaccination avec AstraZeneca malgré l'avis de l'Agence européenne du médicament (EMA). Pour rappel, l'EMA avait indiqué le 7 avril « qu’il n’y avait pas lieu de restreindre la vaccination à certaines populations » après avoir enquêté sur les rares cas de thromboses atypiques observés chez quelques dizaines de patients en Europe. Si la plupart des pays de l'UE ont tout de même décidé de restreindre son utilisation aux patients les plus jeunes (il est déconseillé pour les moins de 55 ans en France), un pays a décidé d'aller encore plus loin. Le 14 avril, le Danemark a en effet décidé d'écarter pour de bon le vaccin du laboratoire anglo-suédois. « La campagne de vaccination au Danemark continue sans le vaccin d'AstraZeneca », a ainsi annoncé le directeur de l'agence de santé danoise.
Au Danemark, seuls les vaccins Pfizer et Moderna seront donc injectés aux patients dans les prochaines semaines. Les patients ayant reçu une première dose d'AstraZeneca se verront proposer l'un des deux vaccins ARNm pour la seconde injection. Un pari que le royaume de 5,8 millions d'habitants se permet de tenter car l'épidémie y est relativement sous contrôle (650 nouveaux cas par jour), mais surtout parce que la majorité des personnes considérées à risque de forme grave de Covid-19 ont déjà été vaccinées, ou ont au moins reçu une première dose. La décision des autorités sanitaires danoises va tout de même rallonger la campagne de vaccination d'au moins trois semaines et soulève un autre problème : que faire des doses d'AstraZeneca qui n'ont pas été utilisées ?
Le Danemark se retrouve en effet aujourd'hui avec un stock de 200 000 doses dont il ne sait que faire. « Nous voulons bien sûr que les vaccins soient utilisés », a tenu à préciser l'agence de santé danoise, écartant donc la possibilité de détruire les doses restantes. Alors que les autres pays européens se heurtent à une certaine défiance de leur population, échaudée par les péripéties du vaccin AstraZeneca, et ne seront peut-être pas très demandeurs, redistribuer ces doses à des pays défavorisés semble également délicat alors que le Danemark a décidé de ne plus utiliser ce vaccin car jugé trop dangereux… Un beau casse-tête en perspective.
Avec l'AFP.
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