Des pharmaciens, des médecins salariés ou libéraux, des sages-femmes, des infirmières et des podologues ont décidé de s’associer pour créer la Fédération des soins primaires (FSP). « Par soins primaires, nous entendons les soins de premier recours, c’est-à-dire la porte d’entrée du système de santé », expliquent les fondateurs*.
L’objectif de cette fédération est d’améliorer la coordination entre les professionnels autour du patient. Mais aussi de devenir un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. La présidente du SNIIL, Annick Touba, espère ainsi que cette structure permettra à l’ensemble des professions d’être averties quand une décision est prise pour l’une d’entre elles. Par exemple, illustre-t-elle, l’autorisation faite aux pharmaciens d’expérimenter la vaccination a été entérinée sans consulter les infirmières, ce qui est source de polémique.
En créant la FSP, « notre volonté est de répondre aux attentes des patients », indique pour sa part Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). En effet, face aux défis du vieillissement de la population (9,2 % ont plus de 75 ans), du développement des maladies chroniques (15 % des assurés sont en ALD) et du virage ambulatoire des patients, les acteurs de la santé doivent mieux s’organiser. Dans ce contexte, Gilles Bonnefond estime donc nécessaire que les professionnels de santé se coordonnent, échangent, intègrent les outils de la e-santé dans leurs pratiques, le tout dans l’idée d’optimiser les soins sans désorganiser le système. « Certaines personnes âgées veulent rester dans leur lieu de vie habituel, dans leur village, auprès de leurs amis et de leurs familles, souligne le président de l’USPO. Il faut s’organiser pour respecter ce choix. »
Organiser la sortie hospitalière
Pour Gilles Bonnefond, la gestion de la prise en charge des malades sortant de l’hôpital est une autre grande priorité. Mais surtout, les fondateurs de la FSP entendent proposer des projets concrets et souhaitent se démarquer de l'UNPS (Union nationale des professionnels de santé) ou du CNPS (Centre national des professions libérales de santé). Pour le Dr Claude Leicher, président de MG France, la FSP doit permettre de franchir une nouvelle étape dans la prise en charge des patients en ville. « Le concept de réseaux de soins est très utile, mais chaque réseau se concentre sur une seule pathologie, rappelle-t-il. Aujourd’hui, on est au bout de la démarche. Désormais, il faut raisonner en soins primaires. Il est nécessaire de travailler ensemble pour améliorer la qualité et l’accessibilité aux soins. » Il ajoute : « À l’instar de la Fédération hospitalière de France ou de la Fédération de l’hospitalisation privée, le secteur des soins primaires doit être représenté dans le système de santé français. »
Pour l'heure, la FSP regroupe neuf organisations. Mais la porte n'est pas fermée, souligne Gilles Bonnefond. « La fédération est ouverte à tous ceux qui souhaitent faire avancer la coordination des soins », insiste le président de l'USPO.
*L’association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL), l’association Asalée (Action de santé libérale en équipe), la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), la Fédération française des médecins généralistes (MG France), le Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (SNIIL), le syndicat national des podologues (UNAP-SNP), l’Union syndicale des médecins exerçant en centres de santé (USMCS) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
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