La mission d’information de l’Assemblée nationale a rendu ses premières conclusions mercredi. Un bilan d’étape de 70 pages qui liste, sur 8 pages, « les faiblesses » de la France face à l’épidémie de Covid-19. Ce premier rapport intervient le jour de l’installation de la commission d’enquête sur le sujet par les députés, aux pouvoirs d’investigation élargis.
Stocks de masques « insuffisants », situation « tendue à l'hôpital » avant la crise, agences régionales de santé (ARS) « trop centralisées », dépendance dans l’approvisionnement en médicaments, manque de suivi des EHPAD, « failles dans la culture de prévention sanitaire » ou encore « manque d'anticipation ». La liste des « faiblesses » françaises au moment où l’épidémie de Covid-19 est survenue est longue, selon la mission d’information pilotée par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM).
En regard, les députés réclament notamment une « reconstitution de stocks » et une « réflexion » sur leur gestion logistique, la « sécurisation » des approvisionnements de produits « indispensables » comme les médicaments, un examen « des missions et de l’organisation » de l’agence Santé publique France, une « meilleure articulation avec les services déconcentrés de l'État » et une « plus grande proximité » des ARS avec « les élus locaux et les préfets ». Le texte souligne également l'importance du Ségur de la santé afin de concrétiser les hausses de salaires et de moyens pour les soignants.
Le rapport d’étape constate en outre que « la réponse sanitaire apportée au niveau européen à la crise n'a pas été à la hauteur » et plaide pour que soit menée une réflexion sur « l'indépendance, la réactivité et les pouvoirs d'investigation de l'OMS ». Les critiques exprimées dans ce premier rapport d’étape ne sont cependant pas assez fortes pour les députés de l’opposition qui le juge avant tout « contemplatif » et trop « clément ».
Dans ce contexte, la commission d’enquête lancée hier par l’Assemblée nationale sur la gestion de l’épidémie devrait davantage satisfaire à leurs attentes. Pendant six mois, cette commission va bénéficier de pouvoirs élargis par rapport à la mission d’information. Présidée par Brigitte Bourguignon (LREM), présidente de la commission des affaires sociales, elle a pour rapporteur un élu de l’opposition, le député LR Éric Ciotti et pour vice-président le chef de file des députés LR Damien Abad. Elle devrait commencer ses travaux à la mi-juin et prévoit un calendrier « très serré » pour auditionner ministres et hauts fonctionnaires. « L'objectif, ce n'est pas d'en faire un tribunal populaire, de viser la responsabilité judiciaire de tel ou tel ministre », mais d'établir « la responsabilité politique des défaillances, des dysfonctionnements, des failles » et d'en « tirer des leçons sur le plan sanitaire », précise le vice-président. Le Sénat a également prévu une commission d’enquête qui devrait être mise en place fin juin.
Avec l'AFP.
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