Confinements, couvre-feux, traçage des personnes contaminées, dépistage de masse, contrôle des frontières… face au Covid-19, tous les pays du monde utilisent peu ou prou les mêmes méthodes, à des degrés divers. Alors que tous les États de la planète, à de très rares exceptions, ont recensé des cas sur leur territoire, quels sont ceux qui se sont réellement montrés les plus performants pour endiguer l'épidémie ?
Pour répondre à cette question, le Lowy Institute, think tank australien spécialisé sur les questions de politique étrangère, a comparé 98 pays sur la base de 6 critères (nombre de cas confirmés, nombre total de décès, cas confirmés pour un million d’habitants, cas confirmés de décès pour un million d’habitants, nombre de tests sur un millier de personnes, taux de positivité selon le nombre de tests réalisés).
Selon cette évaluation, publiée le 28 janvier, c'est la Nouvelle-Zélande qui remporte le titre de champion de la gestion anti-Covid, en devançant trois pays asiatiques, le Vietnam, Taïwan et la Thaïlande. Premier pays européen, Chypre arrive en 5e position. Il faut remonter bien plus loin dans le classement pour trouver trace des nations européennes les plus peuplées. L'Allemagne se classe 55e, l'Italie 59e, le Royaume-Uni (qui compte le plus de décès liés au Covid-19 en Europe) arrive, lui, en 66e position, devant… la France qui figure à une piètre 73e place. Des pays affichent néanmoins des résultats encore moins bons que le nôtre, à l'instar des États-Unis (94e sur 98) ou du Brésil, qui peut se targuer du "titre" de pire nation face au Covid-19, selon le classement du Lowy Institute. À noter que la Chine a été exclue de cette évaluation, faute de « données publiées sur les tests », précisent les auteurs, qui ont exploité les chiffres de la publication en ligne « Our world in data », notamment dirigée par des chercheurs de l'université d'Oxford.
Aussi intéressant soit-il, ce classement s'accompagne inévitablement de quelques biais, tous les pays n'étant pas égaux sur d'autres facteurs pouvant également expliquer l'évolution de l'épidémie, comme l'isolement géographique, le climat ou encore la densité de population. Il ressort notamment de ces travaux que les pays comptant moins de 10 millions d'habitants ont « constamment affiché, en 2020, de meilleurs résultats que les États plus peuplés », soulignent les auteurs du classement.
Élément rassurant pour les démocraties à travers le monde, les pays ayant un régime autoritaire, même si certains ont parfois été érigés en modèle de gestion du Covid-19, « n'affichent pas de meilleurs résultats sur la durée ». Sur l'ensemble de la période étudiée, « les démocraties, sauf quelques exceptions, ont rencontré un peu plus de succès que les autres formes de gouvernement dans leur gestion de la pandémie », ajoutent même les auteurs, dont le bilan global s'avère néanmoins très sévère. « Certains États ont mieux géré que d'autres mais la plupart ne s'est distinguée que par ses mauvais résultats. »
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