Testé dans deux départements puis étendu progressivement à une soixantaine d’autres, le rétrotracing sera généralisé en France le 1er juillet. Le but ? Remonter « plus haut dans les chaînes de contamination » pour identifier « les moments, les lieux, les événements » à l’origine de la transmission du Covid-19 ainsi que tous ceux qui ont été « co-exposés ».
Jusqu’alors, la France se concentrait principalement sur le contact tracing classique, c’est-à-dire sur l’identification des contaminations en aval d’un cas Covid. Elle se lance désormais dans le rétrotracing pour remonter en amont de la contamination, autrement dit à ses origines. L’objectif : repérer des situations ponctuelles ou inhabituelles, au cours desquelles une personne, devenue par la suite positive, aurait pu contaminer d’autres personnes.
Selon Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM), le rétrotracing va « plus loin sur la chaîne de contamination » en prenant en compte les 10 jours précédant la détection de la maladie, le contact tracing se limitant à 48 heures pour les personnes symptomatiques et à 7 jours pour les asymptomatiques. « La combinaison de ces deux méthodes de tracing doit permettre de mieux identifier les chaînes de contamination afin de les briser encore plus efficacement. Le rétrotracing permet notamment de mieux documenter les situations à risque de super-contamination en identifiant des événements ou des rassemblements au cours desquels plusieurs personnes ont été contaminées », explique l’assurance-maladie.
Expérimenté en Côte-d’Or et en Loire-Atlantique depuis le 25 mars, le rétrotracing a été étendu à 15 départements le 1er juin et à 43 autres le 15 juin avant sa généralisation au 1er juillet. Pourquoi ne pas l’avoir mis en place plus tôt ? « Le consensus scientifique nous dit que ce dispositif n'est efficace qu'au-dessous d'un seuil de circulation qui correspond à peu près à 5 000 cas par jour », répond Thomas Fatôme. Un seuil atteint en France depuis la semaine dernière.
En pratique, les questions posées par l’assurance-maladie en cas de contamination deviennent plus « intrusives » et la durée de l’entretien passe à une quarantaine de minutes. Selon les données issues de l’expérimentation, 10 % des personnes sont capables d’identifier les circonstances de leur contamination et cette méthode permet d’identifier une quinzaine de personnes co-exposées, dont 10 % sont détectées positives au Covid lors de leur isolement. Dans certains cas, les agences régionales de santé (ARS) pourront prendre la main, notamment lorsque l’événement originel « ne permet pas à l’assurance-maladie d’identifier nominativement toutes les personnes », par exemple lorsqu’il s’agit de compétitions sportives, de réunions culturelles. Elles pourront même être amenées à se déplacer « pour délier les langues », indique Pierre Rousseau, directeur général de la CPAM de Loire-Atlantique, lorsque l’événement en question était interdit ou qu’il a eu lieu « sans que les parents soient au courant ».
Avec l'AFP.
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