Jean-François Delfraissy estime qu'une nouvelle ère débute concernant la situation sanitaire en France. Pour le président du Conseil scientifique, proposer une quatrième dose de vaccin est toujours d'actualité, mais cela « ne sera pas généralisé à toute la population ».
Peu à peu, l'ensemble des pays européens allègent, voire renoncent aux mesures sanitaires prises pour lutter contre le Covid-19. En France, le port du masque ne sera plus obligatoire dans les lieux soumis au passe vaccinal à partir du 28 février. Olivier Véran a également annoncé que le port du masque ne serait peut-être plus exigé dans les entreprises, les écoles et les transports à la mi-mars et qu'à cette date le passe vaccinal pourrait également être allégé. « Si on continue sur cette dynamique-là, on pourra sortir totalement de la vague d'ici à quelques semaines », expliquait le ministre de la Santé hier sur « France Info » pour justifier ce futur assouplissement des contraintes.
Un constat partagé par Jean-François Delfraissy qui a livré au journal « Le Parisien » son analyse. « Nous sommes en train d'en finir avec Omicron (...) si les bons chiffres se poursuivent, lever le passe vaccinal dès le printemps me paraît envisageable », pense-t-il. « Nous sortons du stade de crise pour entrer dans une phase chronique. On va s'acheminer, probablement à l'automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l'apparition de nouveaux variants. En clair, nous vivrons encore longtemps avec le SARS-CoV-2, mais de façon différente », prévoit le président du Conseil scientifique. Il n'exclut cependant pas de nouvelles mesures de restriction temporaires à l'avenir, en cas de reprise épidémique. « Ce n’est pas parce que la maladie s'installe de manière endémique qu'elle n’est pas grave. Il va falloir beaucoup de temps pour que le SARS-CoV-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus. Il y aura des moments de forte circulation virale », alerte-t-il.
S'il faut donc accepter l'idée de continuer à vivre avec le virus pendant encore un certain temps, les moyens de lutte ne seront plus les mêmes, analyse Jean-François Delfraissy. « Vivre avec le virus, c'est peut-être aussi sortir de cette notion d'obligation qui a été jusque-là nécessaire, et arriver à ce que les citoyens gèrent eux-mêmes leur vie en fonction du niveau de l'épidémie. On ne peut pas demander la même chose à un jeune de 18 ans ou à quelqu'un d'âgé. Ce sera aux citoyens de choisir (d'enlever le masque, par exemple), d'évaluer le risque. »
Enfin, la possibilité d'imposer ou de proposer une quatrième dose de vaccin anti-Covid semble s'éloigner. « Nous n'irons pas vers une quatrième dose généralisée », assure-t-il aujourd'hui. Une quatrième dose serait toujours d'actualité mais uniquement « pour les plus fragiles vaccinés depuis six mois », précise Jean-François Delfraissy, qui envisage une nouvelle campagne de vaccination pour ce public « au mois d'octobre ».
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