Alors que la barre symbolique du 1000e patient inclus dans l'expérimentation de cannabis thérapeutique a été franchie, l'agence du médicament a assoupli les conditions de participation.
Lancée en mars 2021, l'expérimentation du cannabis à usage médical, qui se poursuivra jusqu'en mars 2023, devrait à terme porter sur 3 000 patients volontaires. Un cap difficile à atteindre, en particulier en période de pandémie, même si la dynamique d'inclusion est bonne. Afin de favoriser la participation des professionnels de santé, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Direction générale de la santé (DGS) ont modifié certaines des modalités de participation.
Ces changements concernent notamment la capacité pour plusieurs pharmaciens appartenant à la même officine de participer à l'expérimentation, l'allègement de la formation des professionnels de santé (en rendant facultatif plusieurs chapitres anciennement obligatoires), la possibilité d'utiliser le cannabis médical en cas de situation palliative avancée (en association avec une chimiothérapie à visée palliative et après accord de l’oncologue) et l'amélioration du registre national électronique de suivi (ReCann) afin de fluidifier le processus opératoire.
Ces modifications ont été effectuées sur base des retours des pharmaciens participant à l'expérimentation. « Nous sommes sur une expérimentation agile : les conditions de participation sont continuellement réinterrogées de façon à répondre au plus près aux besoins des patients et des professionnels de santé, en concertation avec eux et sur la base de leurs retours depuis le terrain » explique Nathalie Richard, directrice du projet cannabis médical à l'ANSM.
L'objectif est d'« acquérir une vision objective de l’intérêt de ces médicaments pour les patients français dans les indications retenues et envisager une éventuelle généralisation de cet usage », selon Jérôme Salomon, directeur général de la santé.
« Le cannabis médical pourrait représenter une véritable chance pour certains patients qui souffrent intensément sans traitement efficace », rappelle Nicolas Authier, président du comité scientifique temporaire de suivi de l’expérimentation de l’ANSM.
Sur les 1 000 patients inclus (dont certains ont quitté l'expérimentation pour raisons d'effets indésirables ou d'inefficacité), 779 sont actuellement suivis par 1 035 professionnels de santé ayant validé la formation obligatoire, dont 212 pharmaciens d’officine. La liste des pharmacies participantes est accessible sur le site de l'ANSM.
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