Déficit en baisse, prescription vaccinale pour le pharmacien et l’infirmier, pilule du lendemain gratuite… Voici les principales mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, adopté définitivement vendredi par le Parlement.
En premier lieu, les pharmaciens et les infirmiers seront dotés d’une capacité de prescription vaccinale. Les pharmaciens pourront ainsi réaliser les 14 vaccinations qui leur sont autorisées, sans avoir besoin d’une ordonnance médicale comme c’est le cas aujourd’hui pour les vaccins listés. Quant aux sages-femmes, le PLFSS prévoit de les autoriser à vacciner davantage de population.
Autre mesure qui concerne directement l’officine : la contraception d'urgence sera prise en charge à 100 % pour toutes les femmes, sans prescription médicale. Le texte prévoit également de rendre possible le dépistage de certaines infections sexuellement transmissibles sans ordonnance pour tous, et gratuitement pour les moins de 26 ans.
En ce qui concerne le déficit et les économies à réaliser, le médicament risque encore de souffrir. Rappelons que les pertes de la Sécurité sociale pour cette année étaient programmées à 17,8 milliards. Mais Assemblée et Sénat ont voté sur proposition du gouvernement des rallonges pour l'hôpital, notamment pour faire face aux épidémies de bronchiolite et de Covid, ce qui porte le déficit prévisionnel à 18,9 milliards. Pour 2023, il doit s'établir à 7,1 milliards, si les hypothèses optimistes du gouvernement se confirment.
Alors pour faire des économies, le budget ne prévoit pas de coup de rabot sur l'hôpital, mais des restrictions d'environ 1 milliard sur le médicament, 250 millions sur les laboratoires d'analyses, 150 millions sur l'imagerie et autant sur les complémentaires santé. Face à la fronde des industriels du médicament, le gouvernement a cependant reculé mi-octobre sur certaines mesures les contraignant. Les laboratoires d'analyses restent vent debout contre la ponction demandée, et sont en grève jusqu'à samedi.
Parmi les autres mesures, qui concernent moins directement l’officine :
- Des consultations de prévention proposées aux âges clés de la vie (20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans). Ces rendez-vous devront être aussi « le lieu de repérage des violences sexistes et sexuelles », ont fait ajouter les députés.
- L’expérimentation pendant trois ans du dépistage obligatoire de la drépanocytose chez les nouveau-nés.
- Le passage du prix moyen du paquet de cigarettes de 10,15 euros à 11 euros en 2024, suivant l’inflation.
- L'accès à la complémentaire santé solidaire sera simplifié pour les jeunes et les personnes âgées, sous conditions.
- Les arrêts de travail prescrits en téléconsultation par un autre professionnel que le médecin traitant ou un médecin vu au cours des 12 derniers mois ne seront plus remboursés.
- L'internat des médecins généralistes sera allongé d'un an, avec des stages hors de l'hôpital et en priorité dans les déserts médicaux,
- Pour les gardes, faute de médecins de garde sur tout le territoire les soirs et les week-ends, il est prévu d'étendre la permanence des soins aux infirmiers, sages-femmes et dentistes.
- Les jeunes soignants ne pourront plus travailler en intérim dès leur sortie d'école, mais devront au préalable exercer « dans un autre cadre, salarié ou libéral, pendant une durée minimale » qui sera fixée par décret.
A la Une
Vacciner au collège contre les méningocoques, la nouvelle idée du gouvernement
Prix de cession
Vers un retour à la raison ?
Chiffre d’affaires, marge, trésorerie, frais de personnels…
Les indicateurs restent cohérents au premier semestre
Nouvelles missions, délégations de tâches…
L’officine séduite mais sceptique sur la rentabilité