Pertes financières durant le confinement, investissements massifs pour répondre à la demande sur les tests, embauches de personnel supplémentaire… Le Covid-19 suscite diverses questions d'ordre économique pour les laboratoires de biologie médicale.
Désertés entre les mois de mars et de mai, période durant laquelle ils ont perdu plus de 200 millions d'euros, selon les chiffres du cabinet de conseil Roland Berger, les laboratoires de ville sont aujourd'hui débordés par l'afflux de patients. Alors que la barre symbolique des 900 000 tests hebdomadaires a été franchie pour la première fois la semaine passée, les interrogations se bousculent chez les acteurs de la biologie médicale qui ont dû investir en conséquence pour s'équiper en automates d'analyses médicales, en matériel de prélèvement, ou encore en réactifs… « Est-ce que le dépistage du Covid-19 va se pérenniser ? C'est la question essentielle que l'on se pose désormais, indique François Blanchecotte, président du syndicat national des biologistes. Il a fallu acheter des machines (les automates d'analyse) dont le coût s'élève à 100 000 voire 200 000 euros pièce et qui ne sont dédiées qu'à une seule et unique maladie. Pourra-t-on trouver des solutions pour reconvertir certaines d'entre elles pour d'autres examens ou devront-elles partir à la casse si un jour nous n'en avons plus besoin ? », s'interroge-t-il.
Outre la question du devenir de ces onéreuses machines, certaines sources évoquent une possible baisse du prix du test RT-PCR, remboursé par l'assurance-maladie et actuellement fixé à 54 euros. Une perspective qui inquiète certains biologistes. « Nous n'en aurions pas les moyens », déclarait ainsi l'un d'entre eux sur « BFM Business ». Si l'Allemagne a récemment abaissé à 44 euros le prix du test, il n'est toutefois pas question d'en faire autant en France, selon François Blanchecotte. « Je ne sais pas d'où sortent ces rumeurs, mais elles sont infondées, affirme François Blanchecotte. Cette question n'est pas sur la table, elle n'a absolument pas été évoquée lors du dernier entretien que j'ai eu avec le directeur général de l'assurance-maladie », ajoute-t-il.
Par ailleurs, si le gouvernement annonce désormais un objectif d'un million de tests par semaine, nul ne sait combien de temps cette politique de dépistage de masse sera amenée à durer. Une baisse du nombre de tests aurait des conséquences économiques directes pour les laboratoires d'analyses médicales. Quel impact économique global aura le Covid-19 sur ces derniers ? Il est encore trop tôt pour le dire. « Le bilan sera fait à la fin de l'année », annonce François Blanchecotte, qui peut en revanche affirmer dès aujourd'hui que les embauches de personnel supplémentaire, déjà nombreuses, devront se poursuivre dans les semaines à venir pour tenir la cadence.
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