Un décret du 1er décembre, publié au « Journal officiel » le lendemain, écarte la ministre déléguée à l’organisation territoriale et aux professions de santé de toutes les décisions afférant « à l’organisation ou au statut de la profession de pharmacien titulaire d’officine ».
Sans plus d’explication, un décret signé de la Première ministre, Élisabeth Borne, du ministre de la Santé, François Braun, et de la ministre déléguée à l'organisation territoriale et aux professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo elle-même, prévoit que cette dernière « ne connaît pas des actes de toute nature relatifs spécifiquement à l'organisation ou au statut de la profession de pharmacien titulaire d'officine ». Autrement dit, la titulaire du Havre (Seine-Maritime), qui s’est mise en retrait de son officine depuis sa nomination le 4 juillet dernier, ne peut prendre aucune décision concernant la pharmacie d’officine. Ces prérogatives sont, depuis le 3 décembre, exercées directement par le ministre de la Santé.
Il devrait ainsi revenir à François Braun de répondre aux demandes formulées par Gilles Aulagner, président des Entretiens de Galien, reçu avec une délégation de représentants de la pharmacie en audience par Agnès Firmin Le Bodo le 16 novembre. Des discussions de plus d'une heure qui ont porté sur la démographie pharmaceutique, l'évolution du 3e cycle des études de pharmacie, du financement de l'informatisation du circuit des produits de santé et de territorialité. Lors de cet entretien, Olivier Rozaire, président de l'Union régionale des professions de santé (URPS) pharmaciens d'Auvergne-Rhône-Alpes, avait notamment souligné qu'il ne pouvait être envisagé de sanctionner les pharmacies qui ne parvenaient pas à répondre à l'obligation de corrélation entre le nombre de pharmaciens et leur chiffre d'affaires, eu égard aux difficultés de recrutement actuelles.
Ce décret s’appuie sur la réglementation relative aux potentielles situations de conflit d'intérêts. Une décision du même type prise par un décret du 29 mai 2017, avait écarté la ministre de la Santé tout juste nommée, Agnès Buzyn, de toute décision concernant l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) alors dirigé par son mari, Yves Lévy. Ces attributions avaient alors été exercées par le Premier ministre, Édouard Philippe.
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