Dans un entretien avec « Le Parisien », la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, annonce réfléchir à rendre obligatoire 11 vaccins pédiatriques pour une durée limitée.
Les anti-vaccins bondissent déjà. Mais la ligne de conduite que s'est fixée la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, semble inébranlable. Outre les exigences du Conseil d'État (lire notre article « abonnés »), elle juge « intolérable » que la France ait recensé 24 000 cas de rougeole depuis 2008, entraînant le décès de 10 enfants, tout comme il « n'est pas supportable qu'un ado de 15 ans » puisse encore mourir de la méningite « parce qu'il n'est pas vacciné ». Sa priorité ? La protection des enfants. Pour y parvenir, elle mise sur beaucoup de pédagogie et un peu de coercition. Parce qu'elle ne comprend pas que les Français réclament à grands cris des vaccins dès qu'un virus se fait menaçant, comme Ebola ou Zika, mais qu'ils rejettent les vaccins existants qui ont « pourtant sauvé des milliards de vies » dont ils ne retiennent que les effets secondaires « dont beaucoup n'ont pas été prouvés ». De même, elle s'étonne chaque jour de ces professionnels de santé « qui ne s'immunisent pas » contre la grippe saisonnière et « font courir un risque à leurs patients ». Elle compte en toucher un mot aux Ordres des médecins et des pharmaciens et réfléchit là aussi à une obligation vaccinale antigrippale pour les professionnels de santé.
Rappelant que la vaccination est aussi « un enjeu de solidarité, une façon de protéger l'ensemble de la société », Agnès Buzyn pense qu'elle ne pourra passer outre une obligation vaccinale pédiatrique élargie, qui passerait donc de 3 à 11 vaccins pour une durée limitée de 5 à 10 ans. Parce qu'il y a urgence : « Une quinzaine d'enfants sont hospitalisés à cause de la rougeole, cela m'inquiète. » Actuellement, seuls les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont exigés ; ils seraient rejoints par les huit vaccins recommandés : coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, Hæmophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C. Et de citer l'Italie qui, face à une augmentation de 230 % des cas de rougeole début 2017, a rendu 12 vaccins obligatoires depuis fin mai. Mais toute l'Europe est concernée.
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