Trente millions de citoyens, soit la moitié de la population française, ont vu reculer leur accès aux soins au cours des quatre dernières années. Ainsi, 23 % d'entre eux ne disposent plus d’un médecin généraliste à moins de trente minutes de chez eux. Ce taux passe à 59 % pour l’accès à un gynécologue, tandis que 5 % de la population, soit plus de 3 millions de personnes, vivent même au cœur d’un désert médical, c'est-à-dire que la densité en professionnels de santé est inférieure de 60 % à la moyenne nationale.
Cette fracture sanitaire, dénoncée aujourd’hui dans une étude de l'UFC-Que Choisir et sa carte interactive, s’est creusée depuis la dernière publication de l’association sur le sujet en 2012. Ces résultats alarmants sont obtenus en croisant les données géographiques avec les dimensions financières de l’accès aux soins, à savoir le recours à des praticiens pratiquant les tarifs de la Sécurité sociale.
Dans ce domaine, l'UFC-Que Choisir note également une dégradation inquiétante. Selon l’étude, « 80 % de la population vit dans une zone déficitaire en gynécologues ou en ophtalmologistes de secteur 1 ». Ces praticiens sont d’ailleurs de plus en plus gourmands puisque 60 % des gynécologues et 56 % des ophtalmologistes pratiquent des dépassements d’honoraires, contre respectivement 56 et 54 % en 2012. La pratique épargne encore les médecins généralistes qui ne sont que 9 % (8 % en 2012) à réclamer des honoraires supérieurs au tarif de la Sécurité sociale.
L'UFC-Que Choisir relève également une augmentation des dépassements d'honoraires bien supérieure au 1 % d'inflation enregistré au cours de ces quatre dernières années : 3,5 % de hausse depuis 2012 pour les ophtalmologistes, 5 % pour les gynécologues et même 8,8 % pour les pédiatres, qui sont 37 % à recourir aux dépassements d’honoraires. Cette tendance, pour l'UFC-Que Choisir, reflète l'échec du Contrat d’accès aux soins « censé réguler depuis 2013 les pratiques tarifaires des médecins ».
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