Accès aux soins d'urgence : un député appelle les pharmaciens à la rescousse

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Publié le 23/05/2018
Thomas Mesnier

Thomas Mesnier
Crédit photo : AFP

Dans son rapport sur l'accès aux soins d'urgence, le député de la Charente Thomas Mesnier suggère d’encourager le partage des tâches entre les médecins et les autres professionnels de santé, dont les pharmaciens.

Dégager du temps médical en soulageant les médecins des maux du quotidien par un partage des tâches avec les infirmiers, les pharmaciens et les kinésithérapeutes, tel est l’objectif défendu par Thomas Mesnier, député de la Charente et urgentiste, dans le rapport intitulé « Assurer le premier accès aux soins » qu’il a rendu le 22 mai à Agnès Buzyn, ministre de la Santé.

Ce document de 83 pages propose ainsi un partage de compétences via des protocoles nationaux qui permettraient notamment l’accès direct à des soins infirmiers de premier recours, mais aussi à des consultations et actes réalisés par les pharmaciens et les kinésithérapeutes.

Le rapporteur, qui a auditionné les instances ordinales et syndicales de la profession, rappelle la puissance du maillage officinal et le potentiel que constituent les compétences des pharmaciens, comme ils ont pu le démontrer dans le succès de l’expérimentation de la vaccination en officine, de la prise en charge de l’asthme, ou encore de la dispensation sans prescription obligatoire de la pilule du lendemain.

Le rapport cite la revendication des syndicats de pharmaciens consistant à « pouvoir dispenser, sous protocole et avec traçage obligatoire dans le dossier pharmaceutique, un certain nombre de traitements pour la cystite, l’angine, les antalgiques de niveau 2, ou, encore, le traitement des allergies saisonnières, si elles ont donné lieu à une première prescription une année donnée ». Thomas Mesnier reprend également la proposition des syndicats de rembourser des médicaments sans prescription dispensés par la pharmacie pour certaines pathologies courantes. « Cela permettrait d’éviter à des patients n’ayant pas les moyens d’acheter les médicaments d’aller aux urgences pour obtenir une prescription », conclut le rapport, citant une étude IMS Health qui chiffre à 690 millions d'euros les coûts liés aux consultations médicales nécessaires à l’obtention d’une prescription.

Le document se fait par ailleurs l’écho des représentants des pharmaciens qui souhaitent que des concertations soient engagées avec le ministère des Solidarités et de la Santé sur l’élaboration du décret sur les conseils et prestations susceptibles d’être dispensés par les officines en application de l’article L.5125-1 à 8- introduit par l’article 38 de la loi du 21 juillet 2009.

Pour illustrer l’implication des pharmaciens dans un dispositif de partage de compétences, Thomas Mesnier fait référence à de nombreux exemples étrangers, dont le système de consultations, netCare, mis en place dans les officines suisses.


Source : lequotidiendupharmacien.fr